Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Le Basket [Ch.04]

« La veille du rencard, je fus prise d'un doute existentiel, qui me conduisit à faire les boutiques, et je m'achetai une tenue certes non vulgaire, mais terriblement "hot", me figurant que je me devais de mettre tous les atouts de mon côté pour qu'il ne puisse nullement reculer. A peine rentrée, ce même soir, je rougis de l'audace avec laquelle j'envisageais mon reflet dans la glace, admirant mon nouvel accoutrement: "si j'étais un mec, je me filerais la gaule direct". Ma fille, "il" te perturbe vraiment ! Je ne cessai de réajuster mes vêtements par petites touches, une envie de parfaire le tableau, et je dus probablement par inadvertance m'effleurer l'entrejambe, par inadvertance car je ne suis vraiment pas ce genre de fille, il faut me croire.. Enfin, je le suppose, même si je n'arrive pas à me remémorer ce qu'il a bien pu se passer devant mon miroir.. Car lorsque j'ai repris mes esprits, j'ai découvert que j'étais assise par terre, jambes désarticulées, fesses directement sur le parquet, ma culotte entre les dents toute imprégnée de salive, et mes doigts gluants. Certes, j'avais bien une petite idée sur ce passage de ma vie dont ma mémoire a fait l'impasse, mais ce n'était pas moi, je ne m'en sais pas capable, enfin je le croyais. Allait-"il" bien malgré lui m'ouvrir à ma vraie personnalité, que jusqu'alors je n'avais même pas soupçonnée ? C'est exactement ce qui allait se produire, mais pas du tout vis-à-vis de ce que vous seriez tenté(e)s de vous dire de moi suite à cet épisode dont je ne suis toujours pas revenue.

Je vérifiai que mes vêtements n'avaient pas subi de "dommage collatéral" avant de les remettre sur un cintre et filer sous la douche effacer toute trace de cette "turpitude", et à mon grand étonnement je remis ça au contact de l'eau chaude. Qu'étais-je en train de devenir ??? Je passai le reste de la soirée en peignoir, devant la télé sans parvenir à m'intéresser à la moindre niaiserie diffusée, zappant sans cesse, l'esprit en déroute. Je dus m'assoupir ainsi, dans mon canapé..

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Un cauchemar à l'air tellement réel que je scrutai plusieurs minutes durant l'ensemble de la pièce pour m'assurer que je ne l'avais pas vécu.. Dans mon cauchemar, "il" était là, face à moi, dans mon séjour, me regardant horrifié, pendant que moi, assise à cet endroit-même, vêtue de ce peignoir, je m'explosai frénétiquement l'entrejambe en gémissant son prénom, que d'ailleurs j'ignorais encore. Il se sauva, claquant la porte derrière lui, moi je tentai de lui courir après, mais ne pouvant marcher tout en continuant mon activité douteuse je chus, ce qui me réveilla..

Tremblante, je filai à la cuisine me servir de grands verres d'eau très fraîche pour me calmer, puis partis m'écrouler sur le lit sans le défaire, abandonnant le peignoir sur le sol. Jamais cela ne m'était arrivé, jamais je ne m'étais comportée ainsi auparavant. J'aurais sagement enfilé mon pyjama et me serais enfouie sous la couette après un passage à la salle de bain pour me brosser les cheveux et m'appliquer mes produits de nuit. Pas cette fois, je devais ressembler à une poupée négligemment jetée par une fille qui avait brutalement changé de centre d'intérêt, et cette fille c'était moi. Est-ce que c'est cela, être amoureuse ?

La nuit apaise bien des cicatrices, et je me réveillai un peu tardivement mais détendue, malgré ce que je venais de connaître. Levée, je rectifiai les plis de la couette et ouvris grands les rideaux, insistant sur les mouvements, les amplifiant. Je m'étirai longuement sous la caresse bénéfique d'un soleil radieux.. En chemin vers la cuisine, je ramassai mon peignoir, mais au lieu de l'enfiler je le rangeai soigneusement sur un dossier de chaise. Ma fille, toi pourtant pudique d'habitude, comme tu as changé depuis hier ! Contrairement à d'ordinaire, je ne me préparai pas un café, seule mixture capable de me faire ouvrir les paupières en temps normal, mais un bon bol de lait tiède. Je ne remarquai même pas la goutte de lait qui m'échappa, jusqu'à ce qu'elle me coulât dans le cou. Je me surpris alors à la laisser continuer son chemin au lieu de l'essuyer, et trouver même agréable son audacieux contact. J'allai jusqu'à laisser s'échapper volontairement quelques gouttes par le bord du bol à chaque gorgée, lesquelles se frayèrent une à une un chemin sur ma peau, et je me sentis heureuse ainsi. Etait-ce vraiment moi ? Je ne me reconnaissais vraiment plus, et pourtant j'étais sereine. Comme une impression d'avoir enfin commencé à apprivoiser mon corps, à l'accepter, comme l'impression d'être en train de grandir.

En fin d’après-midi, après un rapide passage sous la douche pendant lequel je fus sage, je mis ma nouvelle tenue et me considérai une dernière fois devant mon miroir, comme une révision de dernière minute avant une interrogation délicate. Allais-je lui plaire ? Etait-ce trop, ou pas assez, sexy ? Je tergiversai, défaisant et refaisant, insatisfaite du résultat. Je découvris ce qui me gênait, les formes trop apparentes de mon soutien gorge, sous mon top. Ni une ni deux, le sous-vêtement vola sur une chaise, et je remis bien gentiment mon top. Finalement, c’était ça, il était taillé pour être porté ainsi, ma poitrine non exagérément volumineuse y trouvait naturellement sa place, son maintien. C’était pourtant la première fois que j’allais sortir sans soutien gorge, alors que dès ma pré-adolescence, avant même que mes seins eurent commencé à se dessiner, j’avais adopté cet accessoire comme une revendication de ma féminité naissante. Foutaises maintenant, me dis-je, en papillon sur le point d’éclore. J’optai pour un parfum délicat, non entêtant, et m’en appliquai légèrement dans le cou, aux aisselles, et ..à l’entrejambe, ce qui me fit sourire.

Au moment de chausser mes escarpins, moi qui ne portais généralement que des chaussures de sport, un dernier détail me déplut, je décidai de me passer de collants au profit d’une paire de socquettes que je trouvais nettement plus affriolantes. Satisfaite, je sortis en chantonnant je-ne-sais-plus-quoi. Sur mon trajet se firent entendre des sifflements, preuves de l’efficacité de ma tenue. Ils me confortèrent, mais je ne répondis pas : j’étais destinée, si je puis dire, à ce petit gars qui joue comme un dieu.

Je filai à une allure soutenue, ne voulant surtout pas arriver en retard à mon rencard avec « lui », sans toutefois courir pour ne pas risquer de finir en sueur, ce qui (lui ?) serait sûrement désagréable.
»

-MyLzz59-

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