« Je ne contrôlai plus mes propos, j’étais comme sonnée par cette découverte : « Mais tu.. vous.. C’est pas possible, vous ne pouvez être une fille ! Ca va pas, je vous aime, moi ! Je ne puis être amoureuse d’une fille, ça ne se fait pas ! Nan, c’est pas vrai ! Ca n’aurait pas pu se passer comme ça, la galanterie dont vous avez fait preuve quand vous m’avez tenu la porte, quand vous m’avez poussé la chaise, ou pour la pizza, une fille n’aurait pas fait ça !? » « Ben si, pourquoi n’aurais-je pas le droit d’être galante ? », répondit- « il ». Je poursuivis : « Et quand je vous ai pris la main, vous n’avez rien dit ! Et quand je vous ai fait du pied, vous ne m’en avez pas empêchée !.. » « Il » prit un air coquin : « Non, j’ai trouvé votre caresse fort agréable, jolie fée ».
Je réalisai tout à coup : « Et je.. je viens de.. de vous.. embrasser.. » « Vous m’avez offert un délicieux instant, jolie fée », me charria-t-il. « Ca veut dire.. que.. que j’aurais.. mis ma langue.. dans la bouche.. ». Il m’interrompit : « ..d’une fille ! Eh oui ! Y’a un début à tout, tu sais. »
Sa réplique me glaça. Mes yeux scrutèrent son visage en tous sens, lui me souriait, impassible. « J’ai pas embrassé une fille ! Nan, ça peut pas être ça, ça ne se peut pas ! J’ai embrassé un garçon ! Voilà, c’est ça : quand je vous ai embrassé tu étais un garçon. J’ai pas pu embrasser une fille. J’aurais jamais pu embrasser une fille, c’est inconcevable ! Surtout avec la langue !.. », paniquai-je. Il souriait toujours, amusé de mon état : « Ben si, tu as embrassé une fille. Quand tu m’as mis la langue, tu l’as fait à une fille. J’ai toujours été une fille, moi, depuis ma naissance d’ailleurs. Et quand tu m’as embrassée, tu l’as fait avec passion. Avec fougue, même.. »
Horrifiée, je me mis à réfléchir tout haut : « J’ai embrassé une fille. Je viens d’embrasser une fille. J’ai fait du pied et j’ai mis la langue à une fille. J’en suis amoureuse, et c’est une fille. Mais pourquoi il a fallu que ça m’arrive, à moi ? » Puis m’adressant à « lui » : « Oui, pourquoi moi ? Pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi ? Pourquoi vous n’êtes pas resté un garçon ? Tout aurait été si simple, une fille et un garçon. Tandis que là, avec une fille.. J’me vois pas faire ça, ça ne me plaît pas, ça ne m’intéresse pas. Pourquoi m’avez-vous laissée tomber amoureuse de vous, si vous saviez que vous étiez une fille ? »
De nouveau « il » mit sa main sur ma joue : « Calme-toi, jolie fée. Paniquer ainsi ne sert à rien d’autre qu’à te faire du mal. Evidemment que je sais depuis longtemps que je suis une fille, comment aurait-il pu en être autrement ? Mais je ne t’ai pas forcée à m’aimer, je ne t’ai obligée à rien, j’ai même essayé plusieurs fois de te mettre en garde, de te dissuader. Certes j’aurais pu te repousser avec davantage de conviction, si toutefois je n’avais eu de sentiments pour toi. Ca aurait été plus simple si j’avais été un garçon, seulement voilà, je suis une fille, et j’en suis heureuse. Une fille qui, de plus, aime les filles. Je l’ai toujours su, toujours ressenti, pour moi c’est naturel d’aimer les filles. Si je m’habille androgyne c’est pour des raisons de facilité. Facilité car la vie est plus simple pour les garçons, facilité à pratiquer des activités que j’aime, le basket en premier, facilité à me faire accepter, dans ma cité.. Mais je n’ai jamais eu envie d’être un garçon. »
Le contact de sa main sur ma joue m’apaisa et je me surpris à poser la mienne sur la sienne, en lui souriant timidement. « Là, c’est bien mieux. », reprit- « il », « Dis-moi sincèrement, lorsque tu m’as embrassée, ou lorsque tu as embrassé le garçon que tu me croyais être, qu’as-tu ressenti ? Etait-ce du dégoût ? A mon contact, avant de savoir, était-ce cela que tu as ressenti, ou as-tu apprécié, tout comme moi ? Réponds-moi franchement ». Je le fixai. Il avait raison. J’ai aimé l’embrasser et pourtant c’était une fille. Il termina de m’achever, en me signalant un « détail » que j’avais totalement oublié : « Et puis, si les filles te déplaisaient à ce point, je pense que tu aurais depuis longtemps retiré ta main.. »
Ma main.. Ma main ? .. ? Ma main ! Je suivis des yeux mon bras, de mon épaule à.. son pantalon ! J’avais toujours ma main dans son pantalon, depuis tout ce temps je n’avais cessé de lui tripoter la partie la plus intime d’elle, par dessus le fin tissu de son slip ! Je poussai un petit cri, et voulus me reculer. « Il » me retint délicatement le poignet : « Pas tout de suite, jolie fée. Ecoute ceci d’abord.. » J’obtempérai, finalement ma main était aussi bien là.. »
Le Basket [Ch.07]


Mylène (MyLzz59)
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