« Après nous être douchées, nous nous mîmes au lit. Nous nous enlaçâmes et embrassâmes encore, mais une question m’obsédait au point que je finis par la lui poser, en appui sur mes bras, au-dessus d’elle : « On fait comment, avec une fille ? » « On fait comme on le sent, on écoute sa p’tite voix intérieure, on écoute sa partenaire, on pense à ce que l’on aimerait recevoir, réciproquement, et puis surtout, surtout, on ne se prend pas la tête, ça vient tout seul et c’est bien mieux comme ça, bien mieux que tenter de réciter des techniques.. » Je la regardai.. « Tu veux le faire.. dès ce soir ? Tu t’y sens prête ? » Je hochai de nouveau la tête : « Oui. »
Je vous ferai grâce des préliminaires, malgré l’insistance d’une partie non négligeable d’entre vous, sachez juste qu’ils durèrent longtemps et furent délicieux, j’en vins à les confondre avec « l’acte » en lui-même, elle me prouva dans la foulée que je me trompais ! Elle se donna à fond, me sortit le grand jeu, enfin je pense. Plusieurs fois je perdis la notion du temps, l’idée de respirer, mes yeux durent partir en tous sens, j’ai dû martyriser le lit tant j’y enfonçais mes doigts et serrais les poings. Je ne saurais même pas dire si j’avais crié !
Dès que j’eus de nouveau touché terre, une idée me vint comme une évidence : je me devais d’essayer de lui rendre au moins une petite partie de ce qu’elle venait de m’offrir là. Je ne savais comment le formuler, heureusement elle le lut dans mon regard. « Tu voudrais me goûter, c’est ça ? » « Mais comment tu.. ? » « Chut », me fit-elle en me déposant un bisou. « Tu vas me guider, dis ? Je ne sais pas.. » « Chut », recommença-t-elle avec un autre bisou.
Elle me caressa la joue, je descendis, elle décolla les fesses, et je me retrouvai nez à nez, enfin.. nez à.. Vous m’avez comprise, nan ? Je commençai par observer longuement, attentivement. Ben quoi ? J’ai jamais eu l’occasion d’observer la mienne sous cet angle, d’aussi près. Vous si ?? Je reconnus l’odeur, celle que j’avais eue sur les doigts..
Je la fis rire, car je la reniflais comme un animal. « Ca te gêne que je fasse ça ? », demandai-je. « Aucunement, jolie fée. C’est juste que tu m’amuses, mais procède comme tu le ressens, même aux choses les plus incongrues, pose-moi toutes les questions qui te viendront. Surtout qu’il s’agit là de ta première fois, je veux que rien ne la gâche, je veux qu’elle te reste à jamais le meilleur de tes souvenirs..
Confortée dans mon amour pour elle, dans le fait d’avoir involontairement choisi là une fille extraordinaire, délicate, intentionnée, je replongeai mon nez vers cette chose dont je possédais pourtant un exemplaire similaire, mais qui, sous ce jour, me paraissait totalement nouvelle. Le nez, c’était exactement ça, j’avais le nez dans ses poils, avec lesquels je jouais, respirant autant que possible cette odeur qui décidément m’enivrait. Je frottai ma joue comme ..une chatte, contre cet endroit que l’on surnomme ainsi également. Je souris. Elle, appréciait, immobile, dans cette position pourtant peu confortable, attentive à mon comportement, mes réactions. Etais-je un « cas » ? J’étais néanmoins certaine que de ça elle se fichait. Etait-ce moi qui l’apprivoisais, elle qui m’apprivoisait, moi qui m’apprivoisais grâce à elle ? Qu’est-ce que ça pouvait bien faire ?
Ca avait la forme d’une bouche. Assez vaguement, j’admets, mais ça me faisait penser à une bouche. Je me mis à y déposer des bisous. Des petits bisous timides d’abord, puis je m’enhardis. J’osai un coup de langue, qui revint avec comme une sorte de liqueur dessus. Je m’arrêtai pour mieux « l’analyser ». Ben quoi ? Si vous avez déjà joué à goûter vos propres sécrétions, moi c’était un truc qui ne m’était jamais venu à l’idée, et probablement que ça ne me serait jamais venu si j’étais restée comment dit-on, ah oui : hétéro. Car oui je vous l’avoue, plus tard je me suis goûtée, je voulais savoir si mon goût était ou non semblable au sien, ou fondamentalement différent.. Je préférais le sien, mais j’appréciai néanmoins le mien aussi. Ou peut-être était-ce parce que je l’avais fait en pensant à elle ! Bref..
Bref, j’y retournai, lapant de moins en moins timidement, elle, émettait de petits sons. Je trouvai une petite excroissance toute dure, vous avez deviné, avec laquelle je décidai de jouer, du bout de la langue. Elle, se mit à bouger le bassin très légèrement. Je pensai qu’elle commençait à ressentir des crampes, toujours dans sa position, en fait non, elle ressentait autre chose, qui de mes coups de langue remontait doucement dans tout son corps. Quand je compris, je me sentis fière. Fière d’avoir déjà réussi à déclencher ça, pour ma première fois. Je saisissais mieux le sens de ses propos, me laisser faire comme ça venait. Je l’aimais, et je parvenais à le lui prouver, malgré ma maladresse de néophyte.
Elle finit par retomber, ouf car je n’en pouvais plus, j’avais la langue douloureuse mais pour rien au monde je n’aurais arrêté avant elle !
Je remontai vers son visage. Me fixant droit dans les yeux, elle me caressa la joue et les cheveux, tendrement. Un instant magique, une impression de plénitude que rien, je pense, ne pouvait égaler. Son goût encore dans ma bouche, sa main dans mes cheveux, mon corps sur le sien, je ronronnais. Si j’avais été suffisamment conne, suffisamment bornée pour avoir choisi de la fuir, l’autre alternative, probablement, certainement même, je n’aurais jamais connu cet instant magique, je serais restée à jamais incomplète, inachevée. De la gamine que j’étais elle a fait éclore une femme. Oui, en ce moment je découvrais cette sensation d’être enfin devenue vraiment femme, de n’être plus une enfant. Dire que j’aurais facilement pu passer à côté de ça.. Je chassai vite de mon esprit cette idée négative, qui n’avait pas sa place maintenant.
Sa main continuait sa caresse dans mes cheveux, moi je respirais de plus en plus fort, mais à un rythme régulier. Elle devait sûrement être capable de lire en moi plus profondément que moi-même, ou alors elle me connaissait bien mieux je ne me connaissais..
J’avais quelque peu récupéré, l’envie de la bisouiller me reprit. De tout petits bisous, sans la langue, nombreux, presque des frôlements du bout des lèvres.. Je suivis un parcours que me suggéra une p’tite voix intérieure : un bisou sur le devant de la bouche, plusieurs au coin des lèvres, sur la joue, le bout du nez, l’arête, le front, une paupière, la tempe, le long de l’oreille, dans le cou, d’abord sur le côté, puis je revins devant, descendis entre ses seins, fis le tour de l’un d’eux, l’abordai en spirale pour aboutir au mamelon, retournai au creux de la poitrine, allai au nombril, en fis le tour aussi, et partis m’attaquer à l’un de ses flancs.
Sans que j’aie eu besoin de le lui suggérer elle se tourna, me présentant son dos, que je remontai de mes bisous le long de sa colonne jusque sa nuque, pour redescendre en arabesques vers ses fesses. Doucement, pendant que je m’attardai dessus, elle me les tendit, se plaçant sur les genoux, la tête toujours collée à l’oreiller.
Je me redressai aussi, et pris appui, paumes sur ses fesses. Du velours, on aurait dit du velours. Ou de la soie, tant elles étaient douces. Je les caressai de ma joue, j’aimais ce contact.. »

Le Basket [Ch.10]

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