(non, ce texte n'a pas de relation avec le programme Boules :D)
Depuis la mi-janvier environ, je me suis embarquée dans une nouvelle histoire, que j'imaginais longue, mais sûrement pas à ce point.. alors qu'elle n'est toujours pas proche d'être terminée, elle dépasse déjà (en quantité de caractères) Sable et Hercule réunies :-o J'ignore ce que je vais faire d'elle, une fois achevée..
..aussi ai-je décidé, il y a quelques jours, de la mettre en pause, afin de vous concocter une autre histoire, courte celle-là, que je vous livre aujourd'hui..
Euh, une petite précision, avant de vous laisser vous jeter dessus :D comme le laissent supposer son titre, ainsi que l'image qui fait office de séparateur,
cette histoire s'adresse à un "public averti" ;)

« Ce matin rien n'a fonctionné comme souhaité. Je suis arrivée au travail avec une demi-heure de retard, coincée en pleine voie dans un métro bondé, sans que le conducteur de celui-ci ne nous fournisse la moindre explication plus utile que celle de la voix enregistrée nous demandant de ne pas descendre sur les voies. Du coup, je vais devoir rogner sur ma pause du midi afin de compenser partiellement mon manque de crédit à la pointeuse. Ou alors j'omettrais, demain ou après-demain, de "débadger" en partant déjeuner, aujourd'hui cela paraîtrait suspect. Oh, je ne risquais pas une remarque de la part de mon responsable, manifestement coincé lui aussi dans les transports puisqu'il n'était pas présent lorsque je suis arrivée à mon poste.
Mais j'ai dû sauter sur le combiné à peine entrée dans la pièce pour ne pas manquer mon premier appel de la journée, et faire patienter tant bien que mal mon interlocuteur le temps que ma carne préhistorique d'ordinateur délabré daigne ouvrir ma session et lancer les logiciels dont j'ai besoin pour renseigner les gens au téléphone. Le jour où ils nous mettront à disposition du matériel potable... Néanmoins le démarrage de ce matin aura été particulièrement lent ! Du coup j'ai enchaîné les appels et raté l'heure de ma pause caféine, je suis en manque. Grr !!
Je savais que je n'aurais pas dû prendre ce dernier appel avant le déjeuner. Optimiste on se dit qu'il ne durera que quelques minutes tout au plus, mais certains tels le petit bout de fil qui dépasse finit par vous détricoter toute une pelote de fil en aiguille justement vous entraînent durant plus d'une heure...
Treize heures vingt-cinq. Je raccroche néanmoins poliment, et renvoie mon téléphone sur la messagerie. Ouf ! Comme je dois reprendre mon poste à quatorze heures au plus tard, j'abandonne l'idée du restaurant d'entreprise, subventionné pour moitié, au profit d'un plat rapide odieusement hypercalorique au fast-food du coin. Mais d'abord, une pause pipi s'impose, je n'y suis pas allée depuis que je suis sortie de chez moi, c'est dire combien cela urge !
Je traverse rapidement tout le couloir, et sur la porte condamnée des toilettes je découvre un mot explicatif: "Fermé pour réfection". Il y a des jours... Je vais devoir aller tout au fond de l'autre aile, en croisant les doigts qu'ils n'aient pas décidé de les réhabiliter simultanément, et les jambes aussi car cela commence à presser !
J'atteins la porte, et la pousse. L'endroit est disponible, et de plus semble désert. Tant mieux ! Car dans ces moments-là j'ai besoin d'une certaine tranquillité. Oh, pas pour me laisser aller à émettre des bruits incongrus, non. Je me lave les mains, les essuie soigneusement, me saisis de deux feuilles de papier et en humidifie une. Je suis prête à m'enfourner dans l'un des réduits. Avec une boule de papier toilette je nettoie sommairement la lunette. Puis je dégrafe ma jupe, baisse ma culotte, tire sur la ficelle afin de sortir délicatement ma paire de boules, que j'enveloppe dans la feuille sèche, m'installe, et laisse couler le jet salvateur…
Ah oui, petite explication sur ces boules. Disons qu'elles ont participé à l'éclosion de la femme que je suis devenue de la rigide coquille d'adolescente coincée par une morale stupide et une éducation d'un autre temps. Chemisier serré, jupe stricte, cheveux tirés, pieds rentrés dans d'horribles mocassins. A cette époque j'étais contrainte de me faire traîner à des soirées organisées entre parents comme les miens pour y rencontrer, disaient-ils, d'autres jeunes, en fait des ados tout aussi coincés que je l'étais, tant niveau vestimentaire que mental. Je m'y emmerdais ferme, et repoussais tout boutonneux qui s'approchait. L'on m'avait bien mise en garde contre le seul joli garçon, un grand mince aux cheveux mi-longs non attachés, qui était taxé de mœurs "bizarres", mais, probablement mon esprit déjà rebelle, c’est vers lui que j’étais allée. Nous nous éclipsions discrètement de ces soirées et dans le jardin, à l’abri des regards de nos geôliers, il a fait mon éducation.
Ce fut d’abord très sage, nos langues qui s’échangeaient, ses mains qui caressaient mon visage, puis mes formes naissantes, sur mes vêtements, après sous, et enfin sans. Il m’apprit ce qu’était le plaisir à l’aide de ses doigts aventureux, et à faire de même avec les miens. Il me montra ce qu’était et comment marchait cette protubérance qu’ont les garçons, me la mit dans les mains et m’en expliqua nombre d’usages possibles. Il m’enseigna que faire de ma bouche, me prouva qu’il savait se servir de la sienne. Il me fit comprendre que la honte n’était que la conséquence de notre foutue morale, et qu’il est simple et agréable de s’abandonner aux exigences de son corps. Je découvris les plaisirs subtils du "petit trou" tant sur moi que sur lui, je réalisai que son étiquette de "mœurs bizarres" était liée à son ambivalence, sa bissexualité dit-on de nos jours.
Je savais que je ne devais pas l’aimer, autant il était fidèle en amitié et ne m’a jamais fait défaut, autant il était incapable de la moindre fidélité et sautait littéralement sur tout ce qu’il pouvait, filles ou garçons. Mais il aimait nos jeux, et moi aussi. Même les plus étranges pour moi. C’est lui qui, dans notre cachette, prit un jour ma virginité. J’étais debout, il m’embrocha, et se tint immobile plusieurs minutes. Ensuite il me proposa de le "terminer" d’une main tout en me caressant de l’autre. Les buissons partagèrent avec moi ce merveilleux souvenir.
Lors de notre dernière escapade, avant qu’il fût obligé de disparaître, menacé par certains parents, il m’avait offert mon premier jouet intime, ma première paire de boules. Pour que malgré son exil je ne cesse d’être fidèle à moi-même, m’avait-il dit. Depuis, j’en fais un usage très assidu, parce que j’aime accueillir cet engin, j’aime sa compagnie et ses caresses, les moments privilégiés qu’il m’accorde, permettant de m’isoler avec lui-même en public, et ses encouragements à surmonter l’effort lorsque je m’adonne au jogging par exemple. Même, et surtout, quand à la Toussaint je suis la seule à aller fleurir sa tombe… Ce pauvre garçon qui m'a tout enseigné avait cherché à me revoir une dernière fois, alors qu'il était en phase terminale, terrassé par cette saloperie qu'est le sida, qu'il avait contracté, quelle ironie, au bloc opératoire, après une horrible agression qui l'avait laissé pour mort. Moi j'ai eu la chance de ne jamais croiser la route de cette saloperie lors de mes jeux avec les hommes à l'époque où l'on n'en connaissait rien ou presque et où d'aucuns affirmaient qu'elle était une punition divine envers les dépravés. Depuis, je me suis toujours protégée…
Mon pipi est fini, je me sens plus légère de corps et d'esprit. J'utilise le papier humide à ma toilette intime, l'évacue dans la cuvette, me rhabille, et sors du réduit, mes boules enveloppées à la main. Je n'aime pas la disposition de ces toilettes, il n'y a pas de lavabo de service, placé à l'écart des autres, où je peux rincer mon jouet à l'abri des regards. Tant pis, je vais essayer de faire vite, tant qu'il n'y a personne. Je fais couler l'eau chaude, commence à passer mon jouet sous le filet, quand la porte s'ouvre. Il y a des jours...
Entre une petite brunette, jean moulant, escarpins, pull en mohair à même le corps très échancré, foulard noué sur le cou, petites lunettes et queue de cheval courte. Elle s'approche de l'autre lavabo. Oh non, pas elle ! S'il y en a bien une que j'aurais voulu éviter, dans ma situation, c'est bien elle ! J'ignore pourquoi, mais cette fille attire inévitablement mon regard, je me surprends à la suivre des yeux, à la pister dans les couloirs, elle a quelque chose qui indéniablement me séduit. Elle est sans doute l'unique femme, bien que cela ne m'ait jamais tentée, avec laquelle je désirerais essayer une expérience nouvelle. Sauf que si elle me voit avec mes boules, je me grille définitivement. Elle va se faire une de ces opinions de moi, et il me sera dès lors impossible de continuer à la mater… Pardon, que dis-je, moi ? Je suis en position de catastrophe imminente, et je me mets à fantasmer sur elle, au lieu de chercher à faire mon possible pour parer ladite catastrophe…
"Bonjour", me dit-elle. Je ne puis m'empêcher de fixer sa frimousse. J'ai dû bredouiller un "Bonjour" aussi, mais plus certainement rougir. Elle rit, et se tourne vers le lavabo. Je suis plantée comme une idiote, immobile, mains jointes sous le filet d'eau chaude, et mes boules dedans. Elle ouvre son robinet, se sert en savon, se frotte les mains, les rince, et se rend compte que je n'ai toujours pas bougé. Elle porte alors son regard vers mon visage toujours empourpré, puis descend vers mes mains: "Elles doivent être rincées maintenant". Sans me demander mon avis, que j'aurais été incapable de lui donner, elle ferme mon robinet également, dévoilant mon jouet. Je reste interdite. "Oh, ça par exemple !", s'exclame-t-elle. Je demeure sans réaction lorsqu'elle me le prend des mains, attrape une feuille sur le dévidoir, et essuie l'engin. En fait je suis abasourdie de sa réaction, et pourtant pas au bout de mes surprises !
"Venez", me dit-elle en me poussant délicatement dans l'un des réduits dans lequel elle nous enferme. Suis-je encore dans la réalité, ou partie vagabonder dans quelque énième dimension ? Mettant l'une des boules dans sa bouche afin de se libérer les mains, elle n'hésite nullement à dégrafer et faire tomber ma jupe, et dans la foulée ma culotte. Ses intentions sont on ne peut plus claires ! Avec une main elle farfouille mon intimité à la recherche des replis qu'elle ne tarde pas à écarter de ses doigts, puis avec l'autre main récupère la boule garnie de sa salive, la présente devant l'entrée qu'elle a ouverte, la rentre doucement, bientôt suivie de la seconde. Une petite tape sur mon entrejambe, d'où ne dépasse plus que la ficelle, parachève son ouvrage. Mon cœur est en excès de vitesse, mes tempes me cognent, une myriade de points d'interrogation vole devant mes yeux, autour de ma tête. J'entrouvre la bouche, mais aucun son ne sort, d'ailleurs qu'aurais-je pu dire ? Ma réaction n'est pas perdue pour tout le monde, elle en profite pour me fourrer sa langue !
"Vous avez quelque chose de prévu, ce soir, après le travail ?", me demande-t-elle, son langoureux baiser fini. "N-non", parviens-je vaguement à émettre. "Maintenant oui. Je vous attendrai vers la sortie. On ira faire plus ample connaissance autour d'un verre…", m'impose-t-elle presque. J'ouvre de nouveau la bouche, elle me pose son doigt dessus: "Si vous croyez que je n'ai pas aperçu votre façon de me regarder, il y a des choses qui ne trompent pas, pour qui sait les voir…"
"Alors à ce soir", termine-t-elle, en me tapotant à nouveau l'entrejambe. Puis elle ouvre la porte du réduit et sort, en riant d'un rire d'enfant. J'entends ensuite la porte du couloir se re-claquer…
Ai-je rêvé ? Pourtant je ne suis pas au lavabo, en train de rincer mon jouet, mais bel et bien dans le réduit, avec ma jupe et ma culotte sur les chevilles ! Je secoue ma tête comme pour remettre mes idées en ordre, me rhabille, et vais me passer le visage à l'eau froide. J'essaie de me remémorer ce qui vient de se produire. J'ai du mal à y croire malgré l'évidence: la femme sur laquelle je fantasmais secrètement mais pas discrètement m'a repérée, et donné un rencard ! Je m'essuie le visage et sors en direction de mon bureau. Je n'ai même plus faim, juste hâte d'être déjà au soir.
J'ai vécu cet après-midi dans un état assez particulier. J'étais concernée par tout mais inquiète de rien. J'ai même osé plaisanter avec certains interlocuteurs au téléphone. Ma bonne humeur soudaine a fait s'interroger l'un de mes collègues, qui m'a envoyé par message instantané: "Aurais-tu rencontré un prince charmant ce midi au restaurant, pour être aussi guillerette ? ;)" J'ai répondu: "Si ça avait été le cas, je te l'aurais dit :P" Je n'ai pas menti :D Néanmoins quelque chose n'est pas faux dans sa remarque, j'ai la curieuse sensation que mon état n'est pas celui d'une femme qui attend une partie de jambes en l'air. C'est différent, et cela m'étonne de moi…
Plus l'heure avance, plus je la contemple sur la pendule au mur du bureau. Mon collègue continue de se moquer (amicalement) de moi: "Bientôt l'heure d'aller te laver les fesses :D". Je lui renvoie malicieusement: "Si tu savais :P" Il se retourne alors vers moi, surpris. Comme sur le smiley je lui tire la langue. Nous replongeons notre museau de concert vers le clavier. Il a bien compris ce qui se tramait, excepté un détail important, l'identité du supposé prince charmant.
Je prends sagement mes précautions, en retournant aux toilettes non pas au moment de partir mais une vingtaine de minutes avant, pour éviter le rush du départ. J'ai effectivement pu me livrer à mon rituel en toute tranquillité. Au retour, j'ai fini de renseigner quelques dossiers, fait un peu de rangement, et éteint mon poste de travail. Au moment où je me lève, le collègue me décoche un clin d'œil complice, sûr de deviner. Je joue le jeu, et me lèche les lèvres du bout de la langue, avant de quitter le bureau, confiante et fière de mon petit effet.
Pourtant, plus je me rapproche de la sortie, plus mon stress augmente. Et si elle n'était pas là, si elle ne m'attendait pas, si elle avait joué avec moi ? Ou si j'avais simplement rêvé, ce midi ? Ou si, finalement, elle avait changé d'avis ? Ma gorge se noue, j'avale ma salive. Salive… J'ai déjà de sa salive en moi, elle en a enduit copieusement la première boule, je m'en souviens bien ! J'arrive à la pointeuse, je scrute les lieux. Personne, enfin, pas elle… Je "débadge", inquiète, et sors. Elle est là, en train de discuter avec deux personnes qui fument. Elle, ne fume pas. Son regard croise le mien. Elle me fait un signe discret, que j'interprète comme un: "Attends-moi plus loin, je te rejoins".
J'avance jusqu'au coin de la rue, disparais dans le virage, et m'arrête sagement. Je n'aurai pas patienté longtemps, une main saisit la mienne: "Allons-y"… »
2 commentaires:
ben si! moi je croyais que c'était le niveau 2 du jeu!!! ;-)
peut on avancer que l'héroïne est pianiste? :D y aurait il un peu de "vécu" dans cette histoire? ;-)
euh, question: la suite est elle ecrite? ou avons nous droit qu au "départ d histoire"? ... nan nan nan, tu ne nous mets pas à contribution....:D
bisous Mylène...à bientôt. :*
Avé Taz :*
Ben non, comme je l'ai précisé, cette histoire courte n'est qu'une sorte de ..bouche-trou (si, j'ai osé :D), et je ne lui prévois pas de suite, du moins pas dans l'immédiat.
Pour l'instant, je me suis reconcentrée sur l'autre histoire en cours (dont tu connaissais déjà le titre provisoire: "Réveil") qui, dans l'état actuel, dépasse largement la taille des précédentes !
Stats:
* "Réveil" (partie tapée au commencement de "Boules")
Mots = 23603 ; Caractères = 135031
* "Sable" (la plus longue finie)
Mots = 15916 ; Caractères = 92289
* "Hercule" (avec les épilogues)
Mots = 9347 ; Caractères = 54311
* "Mirana" (avec l'épilogue)
Mots = 4859 ; Caractères = 28824
Mais vu que tu te proposes si spontanément, j'attends avec impatience la suite que tu nous concocteras :P Je suis sûre qu'elle sera au moins aussi jolie que ton épilogue sur "Mirana" ;)
Bisous Taz :*
-MyLzz59-
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