Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Sable [Ch.11]

« Nous avons marché d'un même bonheur tout le long de la plage, remonté un escalier qui s'offrait près du bout, remis nos chaussures, repris sur le bas-côté la direction du centre-bourg, puis les quelques rues qui nous ont ramenées jusque cette petite place où nous nous étions arrêtées précédemment. Une promenade de quelques kilomètres que nous n'avons pas vus défiler, toutes occupées que nous étions à profiter de l'instant, de la main de l'autre. Cette place nous ramène à la réalité, nous sommes sur le chemin du retour. Ma fée ne sourit plus. Elle serre un peu plus fort mes doigts. Nous ne nous asseyons pas sur ces bancs, nous continuons notre chemin. Déjà nous quittons le centre-bourg, toujours sans un mot. Je ne saurais dire qui "tracte" l'autre. Sans doute elle. Mon esprit est vide. Seule cette main que je vais bientôt devoir lâcher me préoccupe. Les maisons, les haies, les jardins, les rues défilent, sans me laisser de souvenir. Je ne vois que l'échéance qui approche. Je me dis cependant que je ne reconnais pas ces rues que nous arpentons depuis quelques minutes. Mais ma fée semble sûre d'elle, et j'ai toute confiance en elle.

Une école nous barre la route de son immense portail. Ma fée effectue un pas de côté et tapote au digicode. Un "clac" se fait entendre, suivi d'un grésillement. Elle pousse une petite porte dans l'énorme battant, et m'entraîne à l'intérieur, d'un "Attention au fer par terre". J'enjambe le renfort du portail, et suis. Nous voici dans la cour, bitumée, dans laquelle trônent quelques arbres taillés. Une impression étrange m'agite l'échine. Ma fée n'en a cure. Déjà nous arrivons à un passage étroit. Quelques mètres et nous nous trouvons face à la porte d'entrée d'un austère bâtiment. La porte n'est pas fermée, nous entrons. Où sommes-nous ? Où m'emmène-t-elle ? Je scrute l'endroit, guère inquiète car ma fée tient toujours ma main.

A peine un épais tapis et un large escalier froid, recouvert du même carrelage que le sol. Nous montons. Onze marches par palier, deux paliers par étage, cinq portes par étage, deux par palier intermédiaire. J'ai froid malgré la température estivale.

Quatrième étage. L'escalier se prolonge encore, mais ma fée se dirige vers l'une des portes. Elle lâche ma main pour fouiller dans son sac. Elle en sort une grosse clé métallique surannée, qu'elle enfonce dans la serrure. Je la regarde faire, immobile. Je ne réfléchis pas, je suis spectatrice. Deux tours de clé, deux gros bruits mécaniques, le grincement lugubre des gonds. Elle entre, remet la grosse clé dans la serrure, côté intérieur, et me tend les bras. J'attrape ses mains et entre aussi, sans un mot. Elle referme la porte derrière moi. Je réalise alors, enfin, la situation.

Je viens de comprendre qu'elle non plus ne pouvait se résoudre à voir cette soirée se finir, nous quitter au point de rencontre, et repartir chacune dans sa direction. Et que je suis au beau milieu de la chambre d'étudiante qu'elle a louée pour ses vacances. Je visite la chambre, fais quelques pas. Je dis une ou deux banalités sincères, et me rends compte qu'elle ne me répond pas. Je me retourne vers elle. Elle ne bouge pas. Elle regarde ses pieds, l'un sur l'autre. Sa main est crispée sur son coude. Je constate qu'elle tremble. J'ai soudain peur qu'elle soit en état de crise. Je ne saurais que faire. Non, elle est juste en train de trembler. Je ne comprends plus. Que s'est-il passé, qui ait provoqué ce brusque changement d'attitude ?

Je relève délicatement son menton. Ses yeux me fixent. "Qu'y a-t-il ?", demandé-je, d'une voix basse et rassurante, presque murmurée. Elle avale péniblement sa salive. Je ne dois pas me mettre à trembler moi aussi. Elle semble chercher ses mots, et finit par se lancer. "J'ai eu le cran d'aller jusqu'ici, mais je sens qu'oser davantage dépasse la limite de mes forces." J'ai rien capté. Elle poursuit. "Promettez-moi… Ne me posez pas de questions, je n'ai absolument aucune réponse. Je suis incapable d'expliquer quoi que ce soit. C'est totalement à l'encontre de tout ce que je croyais jusqu'ici. J'ai peur." Un gros truc se met à tambouriner dans ma tête. Je réfute son information, elle est impossible. "Je suis là", dis-je. "Justement", répond-elle.
»

-MyLzz59-

5 commentaires:

Stéphane a dit…

...que d'émotion!
aussi bien du coté du lecteur (que je suis ;) ) que de nos deux protagonistes.
L atmosphère à partir la grille d'école est extraordinaire, les deux derniers paragraphes sont...fantastiques.. :)

(vais devoir patienter maintenant...:( )

bisooouuuu!
le Taz emu! ;)

MyLzz59 a dit…

Rhôô mais c'est que sous ces airs bourrus qu'il veut se donner, c'est un grand sentimental, notre Taz :*

Du coup j'ignore dans quel état les trois prochains chapitres vont nous le mettre :P (nan, j'ai rien dit ;) )

Bisous aussi, Taz :*
-MyLzz59-

Stéphane a dit…

:)
tu ne l ébruites pas... ce n'est su de personne...

:*
bisou Mylène.

Delph' a dit…

Ha ha ! je le savait ! la fée est bel et bien troublée par "je" .

C'est mimi, il est tout émotionné Taz ;)

Bizzz.

Stéphane a dit…

- sccchhhhhhuuuuuttt, Delph', ne pas l'ébruiter... :D

(Mais oui c est mimi un Taz!) ;)

Bizz aussi!