Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Hercule [Ch.02]

« Des bips stridents m'interrompent: c'est une dépanneuse qui me recule dessus. Je raccroche et sors. Un gars d'un certain âge, bedonnant sous sa salopette, barbe en jachère, me rejoint. "Ben vous vous êtes pas loupée, ma p'tite dame !", sort-il d'une façon si prévisible. Je préfère me taire, mais je ne suis pas sa p'tite dame. Je ne suis certes pas difficile, mais il n'est clairement pas mon style. Lui par contre ne dirait pas non... En deux temps trois mouvements il positionne ma voiture dans l'axe de son plateau, et la hisse au treuil. Puis il m'invite à grimper dans sa cabine. Je me tiens bien à droite sur la banquette à trois places pour lui signifier aimablement qu'il ne suscite pas mon intérêt. Nous roulons jusqu'à la prochaine sortie dans un silence total. C'est lui qui paie au péage, et nous nous enfonçons sur des routes de plus en plus petites, dans la campagne dite profonde. Je n'ai rien contre la campagne dite profonde, mais là je me sens mal à l'aise, et ma tenue inadaptée n'est pas la seule cause.

Le hameau a une rue principale, encadrée de hauts bâtiments non discontinus. L'un d'eux a sa façade gardée par deux pompes. Nous tournons dans la rue juste avant, et entrons dans un hangar. Le gars me conduit dans le bureau, et nous rédigeons les papiers d'usage. J'en profite pour appeler mon assurance, qui se mettra en rapport avec lui. Puis nous ressortons du bureau. Et tandis qu'il commence à redescendre ma voiture de son plateau, j'appelle cette fois ma secrétaire, que je charge de contacter mon client que j'aurais dû rejoindre dans quelques minutes. J'en profite pour lui faire part du rabais en cours de négociation avec mon fournisseur devenu pour l'occasion souffre-douleur. Je sais, c'est ignoble.

Ma voiture au sol, il détache le câble qu'il ré-enroule sur le treuil, puis se met à héler: "Hercule ! Ho, Hercule !" Mon regard parcourt le fond de l'atelier. Je finis par distinguer une silhouette qui s'avance vers nous. "Ho, Hercule, tu peux mettre la dame sur le pont et voir ce qu'elle a de pété à sa roue ?" Je souris à cette phrase, sciemment détournée de son sens premier. Hercule arrive près de nous, j'en lâche mon téléphone: Hercule est un colosse de bien deux mètres vingt, en fait deux mètres vingt quatre, je l'apprendrai plus tard, vêtu d'un bleu de travail taché et d'immenses chaussures de sécurité. Wouah, je suis impressionnée ! Oui, mets-moi sur le pont ! Quoique, si tout est proportionné en conséquence... Pauvre de moi ! Je me calme.

"Bonjour", me dit-il d'une voix grave mais douce. Je souris de mon plus beau sourire, je ne le sens pas indifférent, malgré ma taille qui me donne l'air d'une poupée comparée à lui. Fiou le morceau, quand même. Il se glisse néanmoins sans trop de gêne dans ma voiture, je croyais qu'il allait la démarrer, il a juste desserré le frein à main et mis la boîte au point mort. Il ressort de la voiture, se positionne devant, et ...je rêve, là ! Il soulève l'avant de ma voiture ! Les roues quittent le sol, et il la pousse comme je pousserais un caddie en grande surface ! Il recule la voiture jusque sur le pont, place les appuis, et lève le pont au maximum. Je suis sidérée, et en même temps fascinée par ce géant.

Son attention se porte sur la roue de travers. J'ai inconsciemment suivi et me retrouve juste derrière lui. Il a le nez d'un côté et de l'autre de la roue, il suit les pièces, fait manifestement une analyse fort appliquée. De temps en temps, ses yeux dévient vers moi, et retournent rapidement à l'ouvrage. J'ignore si je me suis découvert une vocation pour les systèmes de direction de voitures, ou si c'est ce colosse qui met en émoi mes hormones.

Il part en direction d'un établi, et revient avec quelques outils. La roue finit sur le sol, accompagnée d'une partie de la mécanique, avec une aisance impressionnante. Je n'en suis pas sûre, il me semble l'avoir vu tenir cette roue d'une seule main. Je m'imagine en train de me faire tenir d'une seule de ses mains. Voilà que je fantasme, maintenant !

Il se tient debout, un bout de pièce dans chaque main. Je le regarde présenter les deux extrémités de la cassure l'une contre l'autre. Je suis suspendue à ses actes comme un chien se tenant sur ses pattes arrière à la vue d'un sucre. C'est du désir sexuel, et je m'y connais. Seule son intensité m'inquiète.
»

-MyLzz59-

2 commentaires:

Stéphane a dit…

:) encore deux personnages haut en couleurs! (comme je (on) les aime:) )
Bon, la "commerciale" est un petit peu trop, euuh, "trop" en fait! (disons, pas mon genre :p)
elle a par contre de jolies jambes...;)
Quant à Hercule, au vu du titre, on est amené à ce revoir..

Par ailleurs, si quelqu'un(e) est intéressé(e) par l "affaire à saisir"...contacter Hercule!
on attend le 3..:)

bisous Mylène...

MyLzz59 a dit…

Rhôô, pas très téméraire, Taz :P Elle t'intimide, la commerciale ? :D

Ravie de constater que tu les aimes déjà, ces nouveaux personnages :)

Ben oui, Hercule est l'autre personnage principal, bien vu ;)

Bisous Taz :*
-MyLzz59-