« Il entre dans l'une des chambres et y dépose mes affaires. Ce sera ma chambre pour la nuit. Très mignonne. Moquette verte au sol et sur les murs, quelques cadres dorés, un lit recouvert d'une couverture immense. Oreillers assortis. J'allais me retourner quand il me dit: "Je vais me décrasser pendant que vous vous installez. Je n'en ai pas pour longtemps, après je vous laisserai la place, si vous souhaitez faire de même". Bon… Je regarde par la fenêtre. Rien à dire, c'est très …campagnard ! Et ce silence ! Pour une citadine c'en est presque angoissant, ce manque de bruit. J'entends seulement l'eau de la douche, et le bruissement des feuilles dans les arbres.
Peu de temps s'écoule, avant qu'Hercule réapparaisse, vêtu d'une combinaison de travail semblable à la précédente mais toute propre, et précédé d'une persistante odeur de savon nature. Il me tend un peignoir éponge bleu, sans doute à son oncle, qui devrait m'aller, à défaut de mieux. Je l'empoigne, et me dirige vers la salle de bain, avec un délicat merci. Le lieu est sommaire mais fonctionnel, et il y a à disposition sur les étagères tout le confort nécessaire. Jusqu'au coton et au lait démaquillant, Hercule inviterait-il certaines conquêtes ici ?
Je commence par me nettoyer le visage, au lavabo, puis j'abaisse au maximum le pommeau de douche, afin de ne pas mouiller mes cheveux. Je me savonne copieusement le corps, afin d'être prête à toute éventualité. L'eau chaude m'offre une agréable pause détente, dont je ressors affublée de la même odeur de savon qu'Hercule. Je m'essuie avec la serviette déposée à mon attention. Tiens, je n'ai pas fermé la porte. Tiens aussi, ça m'est égal. Sans doute l'effet campagne… J'enfile le peignoir, me sèche les pieds, et regagne ma chambre, mes vêtements sous le bras. Je les dépose sur le dossier de la chaise, afin qu'ils ne prennent pas de mauvais pli.
La porte de la chambre d'Hercule est à l'instar de toutes les autres, grande ouverte. Néanmoins, par habitude, je frappe. Il m'invite naturellement à entrer. Il bouquinait. Moi j'aurais depuis longtemps allumé mon poste de télévision, ne serait-ce que pour meubler cet imposant silence, lui il bouquine ! Il relève le nez: "Il vous va très bien, ce peignoir". Je souris, il fait de même. Je m'approche: "Que lisez-vous, si je peux me permettre ?" Il semble gêné, mais me répond: "C'est un roman dont vous ne connaissez certainement pas l'auteur. Je l'ai commandé à une petite maison d'édition, à la capitale, via le Net, au garage". Je n'insiste pas. Je me dirige vers sa fenêtre, nonchalamment. Le paysage n'est guère plus varié de ce côté. Des arbres, du sol, du ciel, et dans ce dernier quelques nuages, un piaf ou deux au loin.
Hercule a rangé son livre, s'est levé, et m'a rejointe. Il est juste derrière moi. Je me retourne, et lève la tête pour le fixer dans les yeux. De si près c'est encore plus impressionnant ! Il ne sourit plus, l'instant est trop solennel. "Vous vivez seul ici ? Je veux dire seul avec votre oncle ?", lancé-je pour initier la conversation. Il ne paraît même pas surpris, c'est bon signe. "Oui, la plupart du temps. Mon oncle ne rentre jamais tôt, alors je m'occupe. Je bouquine, je bricole. Ca me détend. Après une journée de boulot, même si j'aime ce travail, j'ai besoin de me changer les idées. De décompresser. Dans une telle tranquillité c'est idéal." "J'ai troublé votre tranquillité", dis-je. Il sourit: "Pas seulement…" J'enchaîne: "Vous recevez souvent, à dormir ici ?" Je sens que l'on est sur la même longueur d'onde… "Non. C'est très rare. J'ai un comportement fort réservé. Et aussi par rapport à mon oncle." Je demande: "Il ne vous séquestre quand même pas, votre oncle ?" "Oh non. J'ai toute la liberté que je souhaite, pourvu que cela respecte la sienne. Il ne rentrera d'ailleurs pas avant une heure – une heure et demie." Je joue avec la ceinture du peignoir, tout en continuant à le dévisager. Ses yeux brillent autant que les miens le doivent. Je me lance: "Est-ce que… je comprends… ce qu'il me semble comprendre ?" Il me répond dans un souffle: "Oui". Je tends mon visage vers lui, il se baisse vers moi. Un premier contact labial, suivi d'autres, de plus en plus rapprochés, jusqu'à ce que nos lèvres ne se quittent plus. Pont établi pour que nos langues le franchissent sans risque. J'y suis enfin ! Notre activité buccale commune atteint un fougueux rythme de croisière, ponctué de souffles audibles. »

Hercule [Ch.06]

5 commentaires:
Tiens, v'la de l action!!! :D
Visiblement Hercule n est pas indiffèrent aux charmes de la dame...:)
sinon, notre commerciale ne connait pas l auteur, mais nous? peut etre que si! ;)
Bisous Miss...
le chapitre suivant devrait etre ...chaud..
Vi, la v'là (enfin), l'action :D
P't'êt' ben qu'l'Hercule va lui r'faire l'essieu, à elle aussi (tss.. moi..) :P
Je te sens déjà sur les starting blocks, Taz ;)
Rem: t'aurais une info qu'on n'a pas, là ? :)
Le Ch.7 ce sera pour demain soir, et le Ch.8 à mon retour..
Bisous Taz :*
-MyLzz59-
Une info! :D mais que vas tu chercher là.... :) ROOOH!...
OUI OUI, chuis prêt! Dès que Delph' a donné son feu vert, tu peux publier! ;)
Bisous .... :*
Dès que j'ai donné mon feu vert ? :o lol
sous ses airs nonchalants, il a les idées claires l'Hercule ! :)
"P't'êt' ben qu'l'Hercule va lui r'faire l'essieu, à elle aussi (tss.. moi..) :P" ROOOOOOOOOOOOH, Mylzz, voyons. :D
Prete pour la suite ...
Bisous vous deux :*
Je parle d'essieu et je récolte deux rooh, c'est cohérent :P Ben quoi ??
Donc, comme prévu, voici lâché le Chapitre 7, un chapitre pas forcément pour les enfants.. Ou alors juste les grands ;)
Un chapitre qui commence par "Je dénoue la ceinture du peignoir" et se termine sur "Je la contourne, et…"
Et il faudra attendre mon retour, le dimanche après Noël, pour le Ch.8 :D
Bisous encore, et d'ici-là Joyeux Noël :*
-MyLzz59-
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