« Nan, attendez, j'hallucine, là !! C'est pas vrai !! Mes doigts ressentent le besoin de s'y enfoncer pour se convaincre qu'ils ne rêvent pas… Je tourne la tête vers le visage d'Hercule, qui affiche une moue inquiète. "Tu es une fille ??", m'écrié-je. "Oui, je suis une fille", répond-il. Je récupère ma main, et m'allonge à-côté de lui, ou d'elle, je ne sais plus. "Je ne comprends plus rien, là…", dis-je, comme assommée par cette découverte vraiment inattendue.
Un long moment s'écoule, durant lequel nous restons allongés côte-à-côte, immobiles. Hercule, une fille. S'il y a bien une chose impensable, qui ne me serait jamais venue à l'esprit, c'est que ce colosse pût être autre chose qu'un homme ! Et là, je dois me rendre à l'évidence, le moindre doute n'est plus d'actualité… Non que ça me dégoûte, mais ça ne m'a jamais tentée, ce qui fait que je n'ai cherché d'occasion jusqu'ici. Ce grand gaillard auquel je me suis suspendue, avec qui j'ai échangé des pelles magistrales, et autour des doigts duquel j'ai pris un de ces pieds… Hercule, une fille ? Soufflée. Tu parles d'une claque !
Je me tenais immobile, toute recroquevillée à l'intérieur de moi, en proie à mille pensées, quand je l'ai vu se lever. "Où allez-vous ?", crié-je. Aucune réaction de sa part. "Hercule !! Restez là !!", hurlé-je, de mon ton le plus supérieur. Il se retourne: "Je repars dans ma chambre. Je présume que tout est fini, que vous ne voulez plus me voir…" Son menton est tremblant, Hercule est au bord des larmes. Je suis attendrie. Je me redresse un peu, et lui ouvre mes bras. "Viens ! Ou plutôt non, déshabille-toi d'abord, et viens ensuite te blottir ici…" Il me regarde, bouche bée. "Tu ne vas pas filer comme ça, nous n'en sommes qu'aux préliminaires, ma grande", ajouté-je, avec un sourire malicieux. Son visage s'éclaire alors, il répond par un large sourire presque enfantin. Cependant, il reste immobile, n'ose pas. Je finis par prendre les choses en main: je me lève, quitte mon peignoir, et me plante devant lui. Ma main gauche lui saisit sa grande main, et la serre délicatement, puis de la droite j'attrape la fermeture de sa combinaison, et la descends lentement. Je tente de lui découvrir l'épaule, mais la combinaison résiste. Il me propose: "Attendez, je vais le faire. Ce sera plus pratique…" Effectivement, Hercule se retrouve vite en sous-vêtements: chaussettes, culotte en coton, et une espèce de T-shirt par-dessus une sorte de bandage, apparemment destiné à lui maintenir les seins plaqués contre le torse, masquant ainsi cette partie de sa féminité.
"Encore", dis-je. "Ca aussi ?", demande-t-il, montrant le bas de son T-shirt. "Tout", réponds-je. "Tout ??" "Oui, tout. Comme moi." Timidement, le regard fuyant, Hercule s'exécute. Le T-shirt lui fut une formalité, il se sentit nettement moins à l'aise pour dégrafer son bandage mammaire puis ôter sa culotte, et ainsi dévoiler ce que son être a de féminin. Je le contemple tout démuni, tout …nu. Toute nue. Hercule est une jolie fille, à bien y regarder. Certes immense et fort carrée, mais nue elle n'a plus l'apparence d'un garçon à qui on aurait posé des seins. Non, Hercule est finement dessinée, le carré de sa stature est adouci de traits bien féminins. Et son soudain manque d'assurance, tellement en décalage avec l'Hercule au garage, est si craquant ! J'entreprends d'en faire le tour. Elle me suit du regard. "Mais que faîtes-vous ?", demande-t-elle, étonnée. "Le tour du propriétaire", réponds-je, avec un clin d'œil. "Ne faîtes pas semblant, je sais que je suis un monstre", m'envoie-t-elle soudain. Je relève le nez, et distingue clairement des larmes qui coulent sur ses joues. Je tends la main, pour les essuyer. "Certainement pas. Différente, c'est sûr. Impressionnante aussi. Mais absolument pas un monstre. Moi je dirais 'fascinante'." "En quoi suis-je 'fascinante' ?", s'exclame-t-elle. "Moi tu me fascines. Allier ainsi une telle carrure digne d'un surhomme avec la grâce d'une jeune fille, c'est tout bonnement …fascinant." Je la sens perdue dans un tiraillement intérieur, puis elle finit par dire un mot: "Acromégalie". Je la regarde. Qu'est-ce donc ? Elle fond en larmes: "Ma maladie". Sa tête est baissée dans ses mains, elle pleure à gros sanglots. »

Hercule [Ch.08]

4 commentaires:
:)
on aurait eu du mal à deviner un tel retournement!
c est Delph' qui va être contente! ;)
Sinon,
Adorable ton "Hercule"! Aussi particulier que "notre" "Fée" :)
....Mais que va t il pouvoir se passer dans les quatre prochains chapitres!;)
:D le chat!!!!! Ha ha ha ha !
re-Bisous! :*
Avé Taz :)
Ben vi, la commerciale non plus n'a rien deviné avant d'être ..dedans ?? :P (tss.. moi..)
Dans les 3 prochains chapitres, heu.. :P Déjà je vais mettre en ligne le Ch.9 ce soir ;) (rem: le Ch.12 est constitué de deux épilogues)
Vi, le chat :D En tombant sur cette image, ça m'a fait tilt :P
Bisous Taz :*
-MyLzz59-
Ha ha ha ! je savait bien qu'il y avait bellette sous gravier ! lol
Encore une belle touche d'humanisme de notre commerciale ... attezntion elle va finir par foncre si elle reste trop longtemps dans ce bourg.
:*
"Belette sous gravier" :D
Pour peu, vous finirez par découvrir que sous la couche de commerciale se cache un coeur de femme :P
Bisous Delph' :*
-MyLzz59-
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