Ce soir, un texte tout chaud, pour deux raisons :
*) d'abord, parce qu'il est du jour, donc tout chaud parce qu'il est tout frais, contrairement au pain qui est d'autant plus frais qu'il est chaud ;-D
*) ensuite, parce que comme (en théorie) les beaux jours sont de retour, faut bien faire bourgeonner un peu..
Rem: en ce qui me concerne, ce texte s'arrête la. Pour celles (et ceux) que ça tenterait, je vous propose un p'tit exercice : imaginer, et écrire, dans la zone des commentaires, en quelques paragraphes, une suite. Non, ça n'a rien à voir avec "Fantastiques Gouines", dans la mesure où je vous propose de rédiger chacun(e) juste votre suite de mon texte..
Les enfants, ce texte ne vous est pas (encore) destiné,
alors allez plutôt regarder ça !!

«C'était pourtant un jeudi comme tous les autres. Qui avait débuté par la sonnerie de ce fichu réveil, toujours à la même heure matinale, pourtant toujours trop tôt selon mon opinion de couche-tard invétérée. Ben oui, c'est plus fort que moi, même les soirs où je ne sors pas, où je reste seule et tranquille à la maison, enfin.. mon appart', je suis incapable de profiter de l'occasion pour aller rejoindre Morphée de bonne heure et ainsi récupérer quelques unes de mes nombreuses heures volées sur mon horloge interne, donc sur ma santé.
Au retour du travail, à peine ai-je tombé la veste et défait les escarpins, que je me précipite sur le bouton de la télé, quitte à laisser la première niaiserie trouvée me tenir compagnie pendant que je vaque à mes occupations.. De fil en aiguille, c'est devant le journal de vingt heures que je prends mon repas du soir, avant de me laisser aller dans le canapé jusqu'à plus d'heure, un peu dans toutes les positions, mais toujours devant l'écran. Non que je trouve chaque fois un programme qui m'intéresse, car sans être des plus difficiles j'ai assez de recul pour pouvoir admettre que les émissions sont de pire en pire. Néanmoins il est plus que fréquent que minuit soit passé avant que je ne me décidé à transhumer vers la chambre, dans laquelle ne trône aucun téléviseur.. Bref..
Bref, comme tous les matins, c'est avec une certaine difficulté à m'extraire des bras de Morphée, tout comme de mon lit, que je débute la journée. Un peu comme en guidage automatique, tant c'est plus par habitude des trajectoires autour de mon lit que par une conscience de mon environnement familier que j'arrive à me déplacer sans entrer en collision avec le mobilier, le lever définitif des paupières n'intervenant qu'un peu plus tard.. Après un dernier bâillement, vestige de la nuit qui s'accroche encore un peu, une fois la station debout acquise, je déboutonne le haut de mon pyjama et commence à remettre en forme ma tignasse, massant au passage mon cuir chevelu de tous les doigts. Et invariablement ma trajectoire m'amène à terminer ma remise en ordre capillaire face au miroir qui couvre toute la hauteur de la porte de ma penderie. Je me concentre tout d'abord sur ma coiffure, mais comme le fait de lever les bras écarte les pans de mon haut de pyjama, mon regard descend sur mes seins ainsi dévoilés. J'ignore ce qui me pousse à regarder avec une telle fascination mes propres seins. Certes ils sont jolis, de l'avis masculin général, sans toutefois verser dans l'exceptionnel, ni par leur galbe ni par leur taille. Pourtant, j'aime les contempler ainsi de longues minutes, le matin devant mon miroir. Moi qui n'ai jamais ressenti la moindre attirance pour une autre fille, je me surprends à respirer de manière plus profonde, plus intense, comme si j'en arrivais à désirer ma propre poitrine.
Malgré moi, mes mains finissent par quitter ma tête pour descendre sur mes seins. Du dos des doigts, je les parcours, du bout des index je dessine leurs contours, je tourne autour des mammelons que la caresse durcit, je finis par les empoigner à pleines mains et les malaxer.., je m'entends même pousser de petits gémissements, la poitrine offerte à mes propres agissements, mes yeux rivés sur elle. Puis arrive le moment où je ferme les yeux, et là m'apparaît l'incongruité de la situation, ce qui me stoppe net. Un peu hébétée par ce que je viens de me faire, mes yeux me scrutent dans le miroir, comme si je cherchais à qui appartenaient les mains qui m'avaient fait cette douceur.. Je tombe alors le pantalon de pyjama, m'ajuste un soutien-gorge, enfile mon chemisier, éventuellement un collier, une broche, et me dirige vers la cuisine, d'où émane déjà l'odeur du café préparé par la cafetière sur programmateur.
Assise sur le plan de travail, les fesses directement sur le bois stratifié imitation marbre, je sirote alors ma tasse tout en grignotant une tartine recouverte de confiture. Repas fini, je laisse ma cuillère tremper dans la tasse juste rincée et remplie d'eau, que je laverai le midi, avec les autres couverts. Passage aux toilettes, puis à la salle d'eau, lavage des mains, du visage, de l'entrejambe, un coup de brosse sur les cheveux, une légère touche de maquillage. De retour dans la chambre, j'enfile une culotte, une jupe ou un pantalon, me voilà fin prête à affronter le monde..
Sur le trajet, dans le bus qui me conduit vers mon lieu de travail, il m'arrive de me demander à quoi peut correspondre ce rituel du matin. Invariablement, je tente de me rassurer en me disant que mes agissements ont au moins la vertu de me réveiller, de me faire passer d'un état encore comateux de réveil trop matinal à celui de pleine conscience. J'attribue cela à l'accélération de mon rythme cardiaque, ou l'augmentation de ma tension, sous mes caresses.. mais ne m'explique pas la raison de ce besoin devenu une sorte d'automatisme, certes bien agréable.
Toute la matinée, c'est une femme "normale", des plus ordinaires, qui attend que l'heure du midi arrive. Le fait de me concentrer sur mon travail me permet de ne plus cogiter sur ma vie privée..
C'était pourtant un jeudi comme tous les autres. Le bus venait de me déposer à l'arrêt près de chez moi, et je marchais en direction du petit immeuble dans lequel j'habite. Plus précisément, un ancien hôtel particulier reconverti en logements. Dans ma boîte aux lettres, une grande enveloppe kraft m'attendait. Une enveloppe anonyme, sans la moindre indication d'expéditeur, cependant pas une publicité déguisée en courrier.. Intriguée..
J'entre dans mon appartement, je n'ai pas quitté l'enveloppe des yeux. Qu'était-ce ? Aussitôt la porte refermée derrière moi, je pose ma veste et mon sac, puis décachète cette enveloppe. J'en sors une feuille cartonnée, sur laquelle est écrit en majuscules le simple message "LAISSEZ MA FEMME TRANQUILLE OU SINON". Je réalise alors que cette feuille, c'est le dos d'un papier photo. De plus en plus surprise, je retourne le carton avec une certaine appréhension..
Et là je découvre, en pleine page A4, un cliché noir et blanc représentant deux femmes qui s'embrassent dans la rue. Et pas un baiser chaste, comme une enfant embrasserait sa grand-mère, non ! Une pelle magistrale, à pleine bouche, sans la moindre équivoque ! Je réalise alors que la femme de trois-quarts dos ..me ressemble fortement. Je l'observe donc avec beaucoup plus d'attention, et découvre qu'elle m'est en tous points identique, jusqu'à ce grain de beauté derrière l'oreille. Comment est-ce possible, une telle ressemblance ? Cette femme ne peut pas être moi, je me souviendrais, si j'avais embrassé ainsi, surtout en pleine rue ! Et surtout une femme ! Même dans un profond délire, sous l'emprise d'une forte dose d'un produit illicite, ça ne m'était pas concevable que de commettre pareille chose.. D'ailleurs, à en juger son expression, cette femme paraît avoir les idées on-ne-peut plus claires ! Si ce n'est moi, alors qui est-ce ?
Je décide d'examiner l'autre femme, mais rien n'y fait, elle reste à mes yeux une parfaite inconnue.. Vraiment troublant.. Et troublée, je me suis surprise à l'être également d'une façon fort inattendue. Dans mes tempes, dans mon cou, dans ma poitrine, chacun de mes battements de coeur était devenu tel un coup porté sur une grosse caisse, cette même sensation que lors de mes caresses matinales. Non, ressentirais-je quelque chose d'imprévu face à cette image ? Quelque chose en moi se comportait de façon anormale, et je suis là, incapable de mettre le moindre mot, la moindre explication dessus. Un trouble qui en quelque sorte ne m'appartiendrait pas vraiment, tout comme une voix en moi refuse d'admettre que la femme sur la photo pourrait avoir été moi. Incompréhensible..
Je n'ai pu avaler quoi que ce soit, tant une boule s'est formée en moi. J'avais totalement ôté de mon esprit les mots au verso, seule cette femme, ma copie conforme roulant une pelle à l'inconnue, m'occupait les neurones. Quand ? Pourquoi ? Comment ? Etait-ce bon ? Hein ??? Pourquoi cette dernière question ? Mais que ce passait-il en moi ? Etait-ce une partie de ma vie que j'avais refoulée jusqu'à m'en effacer l'existence ? Et pourquoi, alors ?
L'après-midi s'est écoulé sans moi. Présente j'étais, certes, mais juste physiquement. J'avais beau me creuser jusqu'à m'attirer une migraine, rien. Impossible de faire rejaillir le moindre souvenir qui aurait un rapport quelconque avec l'objet de cette photo, comme si finalement ce n'était pas moi, cette "jumelle" dévoreuse.. Etait-ce enfoui tellement profondément..?
Sur le trajet retour, une idée m'a traversé l'esprit. Génialement tordue !! En fait, une idée qui m'est apparue comme le seul moyen de faire ressurgir.., si c'est moi ! Ce soir, je ne vais pas allumer la télé. Ce soir, je vais aller dans ma chambre. Je vais faire glisser mon lit jusque devant la penderie, jusque devant le miroir. Je vais m'installer sur le lit, le dos calé avec les oreillers, face au miroir. Ce soir j'aurai comme objectif de reproduire ce qui est devenu mon rituel du matin, sauf que ce soir, sciemment, je ne m'arrêterai pas au côté incongru, je ne fermerai pas les yeux, je me fixerai sans ciller jusqu'au plus intime de mon être, là où je compte bien laisser mes doigts prendre leur envol. J'ignore où cela va me mener, mais je compte les laisser me découvrir jusqu'à plus d'heure, jusqu'à plus soir, jusqu'à peut-être m'endormir ainsi, dans moi-même..
Sur le trajet, dans le bus, le sang qui s'est remis à me cogner dans les tempes et le cou, me laisse supposer que je suis sur la bonne voie..»
6 commentaires:
Hello MyLzz59 !
On est censé(e)s écrire la suite, c'est bien ça ? Mais pourquoi ne pas avoir mis ce début d'histoire dans "Fantastiques gouines" ?
Je repasse plus tard ... bisous !
Avé Leïla,
Je n'ai pas jugé pertinent de l'y mettre pour ces deux raisons :
*) il n'y a a priori rien de spécialement SF dans ce texte..
*) je n'attends pas plusieurs épisodes, contrairement à l'esprit de FG, j'espère juste pouvoir lire comment vous imagineriez la suite directe de ce texte (juste un second niveau)..
Cependant, si tu juges plus logique de le copier sur FG, je n'y vois pas d'inconvénient. J'ajouterais le lien volontiers..
Bisous,
-MyLzz59-
arrrrrêeeeete.......
je ne sais pas ecrire!
ch'uis un gars cartesien.....trouve moâ des trucs à calculer ,des enigmes ....ch'ais pas!mais pas çaaaaa!
tu vas me retorquer que les 2 sont possibles...mais pas moi!je suis mono-capacité!
Hello MyLzz59,
Ton article m'inspire... ;-)
Il ne me reste plus qu'à trouver le temps nécessaire pour te proposer une suite digne de ta prose...
Oui, tu as bien lu...et j'insiste sur le fait que pour moi, tes ecrits ne se résument pas uniquement à des mots mis à la suite les uns des autres :-)
Bisous !
Marg'
Je ne pense pas avoir ton talent d'écriture mais bien envie d'essayer, je me lance ...
"Sur le trajet, dans le bus, le sang qui s'est remis à me cogner dans les tempes et le cou, me laisse supposer que je suis sur la bonne voie.."
Malgré la fraicheur ambiante, une chaleur moite m'a envahie.
J'ai la sensation que les autres passagers m'observent et lisent en moi chaque détails de mon projet du soir. Le trajet me parrait interminable.
Enfin arrivée, mon intimité à l'abri derrière les murs de mon appartement, je doute, je suis mal à l'aise. Toujours cette chaleur intérieure, étouffante, je file me glisser sous une douche à peine tiède.
Le parfum fleuri du gel douche et le ruissèlement de l'eau sur ma peau me détendent, douce sensation sous mes doigts.
Les voilà qui reprennent leur parcours sur mes seins, en spirale, du contour jusqu'aux mammellons.
Tant pis pour le miroir, pas question cette fois d'interrompre, je ne sais pas ce que c'est d'ailleurs, mais si je m'arrête, ce sera foutu.
Je laisse donc mes mains découvrir mon propre corps. Ne pouvant garder les yeux ouverts, ce n'est plus que toucher et ressenti.
Une main quitte mon sein gauche, du bout des doigts, elle remonte jusqu'à mon cou , ma nuque, mon visage. Mon pouce carresse mes levres et je ne peux retenir le baiser que j'y dépose...
Aller, au suivant(e) !!!
Delph
Rhôô mais quelle bonne surprise :)
Une zoulie suite à cette histoire, woaw !!
Bravo, et ..aux autres maintenant, comme tu dis, Delph' :*
-MyLzz59-
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