"Ma Chérie, Mon Amour", ou
L'Histoire d'une Impossible Love-Story
(P) Mylène 10/1989« Après avoir lu cette lettre, Marie-Françoise ne put se retenir, elle fondit en larmes, serrant contre elle le document. Jocelyne se leva, sortit son mouchoir, et tendrement lui essuya les yeux, tentant de la consoler. Pour la première fois, elle ne dit rien, elle se laissa faire. Elle esquissa même un léger sourire. Jocelyne répondit à son sourire. Lentement, ce qui devait se produire était en train de se produire, le visage de Jocelyne se rapprochait de celui de sa bien-aimée qui ne reculait pas. Toutes deux avaient le coeur qui battait à tout rompre. Mais au moment où leurs lèvres allaient enfin s'unir, Jocelyne fut violemment et douloureusement tirée vers l'arrière par les cheveux.
- Espèce de sale chienne de garce ! lui hurla Gaétan, qu'elles n'avaient pas entendu entrer.
Jocelyne se retrouva, déséquilibrée, prise dans le cercle de la bande à Gaétan, qui la poussait de l'un à l'autre, comme l'on se fait des passes avec une balle. Seule Sibylline n'y prenait pas part... A un certain moment, la course-calvaire de Jocelyne s'arrêta face à Jéromine. Essoufflée, elle demanda :
- Alors, toi aussi ?
- C'est mon mec : il aime pas les Anormales, répondit-elle, avant de la relancer précisément à son "mec".
De son côté, Gaétan passait ses nerfs sur Marie-Françoise... Mais celle-ci, excédée, leva la main gauche. Et quand elle levait la main gauche, c'était qu'elle s'apprêtait à asséner une de ces gifles dont elle avait le secret, et que même Gaétan craignait :
- Tu es ignoble ! Et dire que je t'ai aimé ! Comment ai-je pu être aussi sotte ! En plus je t'ai cédé... Parce que je croyais que tu étais capable de sentiment ! Comme Je me trompais ! Mais maintenant c'est fini, je sais ce que tu vaux, et ça n'est pas beau à voir ! Tu es sorti à jamais de mon existence, je ne veux plus jamais te revoir, tu entends ?! Maintenant tire-toi ! Tire-toi !
- Mais, Marie-Françoise...
- Tire-toi, tu me dégoûtes !
C'est ce qu'il fit, il rappela sa bande et sortit... Puis Marie-Françoise se dirigea vers Jocelyne, qui se jeta en pleurs dans ses bras :
- Oh, ma chérie, c'est horrible ! Est-ce que je suis condamnée à ne plus connaître que cela ?
Marie-Françoise la serra contre elle, la main dans ses cheveux :
- Mais non, Jocelyne, c'est fini, ne pleure plus...
Celle-ci posa sa joue contre l'épaule de sa bien-aimée.
- Comme cet instant est merveilleux. J'ai déjà tout oublié, excepté à quel point je suis bien dans tes bras...
- Dis, à propos...
- Oui, ma chérie ?
- Hier, tu me demandais de te laisser ta chance, tu t'en souviens ? Si aujourd'hui ça tient toujours, moi je suis d'accord.
Elle se releva, agréablement surprise :
- Ô bonheur suprême. Depuis le temps que j'espérais t'entendre dire ces paroles... Mais, et Gaétan ?
Elle lui mit l'index sur les lèvres :
- Ne me parle plus de lui. A présent je suis libre. Pense plutôt à ce soir. J'attendrai que tu viennes me chercher, comme tu le disais hier.
- Oh, tu verras, nous deux ce sera merveilleux. Notre amour n'aura pas de limite. Je t'offrirai le paradis sur terre, un Eden que je bâtirai uniquement pour nous deux, un petit nid d'amour, où je te couvrirai de baisers et de caresses, et où nous vivrons heureuses ensemble jusqu'à la fin des temps...
Marie-Françoise l'interrompit :
- Oh, ne t'emballe pas trop vite : j'ai seulement dit que je te laissais ta chance.
Mais celle-ci savait que ces propos en trompe-l'œil, elle ne les avait dits que pour se jouer la comédie d'un air rassurant face à un quelque chose qu'elle ne comprenait pas mais qui la tenait, le même quelque chose que celui qui avait pris Jocelyne quelques temps auparavant : ce quelque chose s'appelle Amour.
- Dis, Jocelyne, il faudrait peut-être qu'on aille en cours, le prof n'a marqué qu'il serait absent que pendant une heure...
- Mais, ma chérie, je n'ai pas pris d'affaires !
- Ça n'est pas grave, je t'en prêterai.
- Alors d'accord.
Elles se tinrent par la main, et sortirent ensemble, abandonnant dans le vestiaire tout ce que contenait le sachet de Jocelyne, excepté la lettre que Marie-Françoise conservera sur elle à jamais. »
Fin
-MyLzz59-
7 commentaires:
apres ma petite co**erie sur la partie 1 (enfin pour le resultat de la fraction... :) parce que pour Mylène ,elle m apparait toujours aussi mysterieuse),un petit com' que je qualifirais d un chouïa plus serieux.
je te reconnais bien dans ce texte...mais dans quel but ecrivais tu ce feuilleton il y a une vingtaine d années?le publier ou seulement pour toi?
à quel personnage faut il t identifier?si tant est qu il y est un brin de biographie dans ce texte...ou question reformulée (mais qui n attend de reponse que si tu y as goût!) de quelle demoiselle es tu la plus proche?
pour finir,ton texte,comme tu t en doutes,m a plu.
...je reste admiratif!
bisous....
ps:quitte à passer pour un imbecile( j aime pas ça mais...) qu est ce que "(P)"?
Re, Taz,
Comme évoqué dans la partie 1, il s'agissait d'un devoir, consistant à écrire une sorte de scénario. Les quelques scénaii jugés les meilleurs (par l'enseignant si objectif), seraient lus et débattus durant les cours suivants.. Nous avions à les présenter pour validation une première fois à l'enseignant, lequel approuvait l'idée ou le début (ou non, cf mon cas), et après il nous filait une date butoir pour les rendre terminés. La séance suivant cette date, il venait avec les scénarii "notés", et présentait ceux dont nous aurions à débattre..
Quant à ton autre question, je ne puis m'identifier à aucun de ces personnages, je dirais simplement que ma sympathie ne peut qu'aller à la dénommée Jocelyne, tu t'en doutais.. ;)
Merci d'avoir apprécié ce premier texte "d'époque" :P
Re-Biz :* Taz,
-MyLzz59-
Hello !
Moi aussi, je suis admirative ... et comme Stéphane, je m'interroge sur ce "devoir" ... il n'a donc pas plu au prof et tu as donc changé de sujet si j'ai bien compris ... a-t-il fait pression (via la note par exemple) ou t'a-t-il clairement signifié de changer de sujet ?
Se trouve cet idiot de prof a étouffé en toi la fibre créative ... non ?
J'aimerais bien que tu poursuives cette histoire ... que devient le personnage de la meilleure amie (Connie) ? Et comment le nouveau couple Jocelyne/Marie-Françoise peut-il s'épanouir dans ce milieu hostile ? Et peut-être développer la réaction "plus à froid" de Gaétan ...
J'attendrai donc la suite avec impatience ... bisous !
Coucou MyLzz59,
Tu vois, je ne suis pas la seule à avoir apprécié ce premier texte d'"époque" ...La "petite" Mylène avait déjà un talent prometteur pour l'écriture :-)
Et comme je te l'ai dit, le seul reproche que je pourrais faire à cette histoire serait de la trouver trop "courte" ... ;-)
Ben vi, je suis restée sur ma faim...tout comme notre chère Leïla apparemment...
Et donc, comme le suggère Leïla, ce serait une bonne idée que tu donnes une suite à cette prometteuse histoire...
Qu'en penses-tu ?
Bisous :-*
Marg'
pov' gars!
je dois avoir un probleme de navigateur ou c est moi...ouais c est surement moi...
alors,nouvelle explication:je n ai jamais lu,vu (au choix) la premiere partie,d ou ma question qui a du te paraitre plus que ....loufoque!en fait pour moi la premiere partie a commencé avec la présentation des personnages.ben ouais,je viens de la lire!
je pars me cacher dans ma tanniere ,couvert de honte......
;-)
une derniere bise
zou!
A Leïla:
Déjà ça me fait plaisir de te savoir de retour, après ce tragique épisode..
Dans cette matière, les devoirs étaient rarement, comme en maths par exemple, lancés en un temps, d'un cours au suivant. Ici, nous avions pour la séance suivante à proposer pour validation du sujet soit juste une idée de sujet (une sorte de plan), soit le début de l'histoire. Soit cet enseignant acceptait la proposition, soit nous repartions pour un tour.. Puis, nous avions deux ou trois semaines pour terminer le sujet choisi..
Est-ce que ma fibre créative..? Ben chais pas. Ce serait plutôt à vous de me le dire, nan ?
J'apprécie, mais je m'étonne de, l'intérêt que vous portez tous à cette histoire, qui date de.. comme me l'a si gentiment fait remarquer Taz, (oh, p..) vingt ans déjà ! J'avoue que parmi celles datant de ..cette "ère", celle-ci n'est pas spécialement ma préférée !
A vous tou(te)s:
Cette histoire s'arrête volontairement de façon ouverte, avec simplement une "impression" d'espoir (d'espoir qu'elles finissent ensemble, s'entend :P). Comme un scénario..
Le milieu dans lequel évoluaient Jocelyne et Marie-Françoise, les classes de Maternelles Sup' et Spé', correspond à une page de mon existence que j'ai tournée, à laquelle sont liés certains événements qui encore aujourd'hui me sont douloureux.. C'est pour cela que je ne souhaite pas me replonger dans cette histoire.
MAIS CA NE VOUS EMPECHE PAS de le faire, vous :P
A vos crayons, à vos claviers, je lirai avec attention tout ce que vous me proposerez, suite de l'histoire, ou juste un plan, voire une réflexion sur votre vision de l'histoire comme de votre suite !!
Je répondrai également volontiers à vos interrogations sur la psychologie des personnages.
A Taz:
Heu.. Ben oui, la première partie de l'histoire commence par la description des personnages, c'est exactement ça.. :D
Bisous à vous tou(te)s !!
-MyLzz59-
non non!
la première partie commence par "Aujourd'hui, je vous propose une "séquence souvenir".."
et ça, (dond toute la presentation)je ne l avais pas lu lors de mon premier commentaire!!!
biz
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