Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

15 Août 2012 [Ch.04]



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ce Chapitre (00:04:37)


« Je me fiche d'être vue, je me rends à l'ancien garage, quelques rues plus loin. L'endroit semble désert, mais pas abandonné pour autant. Je retire le cadenas enquillé mais pas fermé, ouvre la porte, pénètre à l'intérieur. Tiens, une BM blanche sans phares ni vitres… J'en fais le tour, passe le doigt autour d'un ou deux trous de munition. Pas de doute possible. J'ouvre la portière conducteur. Si la voiture est sur chandelles, la clé est sur le contact. J'enlève les quelques débris du siège, prends place, mets le moteur en marche. Il a souffert, il produit une fumée noirâtre. C'est une sensation étrange, me retrouver au volant du véhicule qui a causé notre mort, à Miss et moi. Enfin étrange, c'est le maître-mot du moment !

Je soupire, frappe le volant. L'avertisseur se coince. Je descends, me plaque contre l'un des battants de la porte. Le raffut va sûrement alerter quelqu'un. Effectivement, peu après le fils du garagiste entre, il regarde dans toutes les directions mais ne me voit pas, sans doute trop intrigué par le véhicule en marche. Il se précipite au volant, tente de décoincer l'avertisseur. Il tousse, la fumée noire lui chatouille probablement les bronches. Je m'approche du capot. Il a peur de moi. Il place ses mains devant lui. "Q-ui ê-êtes-vous ?", crie-t-il. Il tousse encore. Je ne parle pas. Je lève lentement le cadre dans sa direction. Je lis l'horreur dans ses yeux. Chacun son tour. J'inspire, et prononce: "Pourquoi ?" Ma voix est caverneuse, plus du tout féminine. Plus humaine non plus. J'avance encore d'un pas: "Pourquoi ?" Il ne me répondra pas. Il vient de s'évanouir.

Je coupe le contact, retire la clé. Seul l'avertisseur continue son manège. J'allais sortir, quand un second homme a ouvert la petite porte. Je le vois se précipiter vers la voiture. Voilà un de ses complices. Je sors et reclaque la porte. J'enfile l'anneau de la clé dans la boucle du cadenas, et cadenasse la porte. J'entends taper contre la porte, à l'intérieur. J'entends taper de moins en moins fort, de moins en moins vite, j'entends tousser, puis je n'entends plus rien, excepté l'avertisseur. Je m'éloigne lentement, mon cadre à la main. Je retourne à la chapelle.

Des sirènes me réveillent tôt. Les secours d'urgence, et la police. Je présume qu'ils ont trouvé les deux hommes et la BM, je m'en fiche. C'est à Anne-Marie et à Miss sourire que vont toutes mes pensées, toutes mes prières, au travers de la photo de notre bonheur perdu, immortalisé dans ce cadre. Elles me manquent… Je repose le cadre, regarde ma main. Mais oui, j'y songe, il y en avait d'autres, au moins l'un des types était brûlé !! Il faudrait que j'aille tendre l'oreille que je n'ai plus vers le bistrot ! Il suffirait que je coupe par le cimetière…

Je laisse les sirènes quitter le village, puis me risque. Quelques mètres à découvert, puis un passage par une portion écroulée du mur d'enceinte du cimetière, et je réapparais entre deux stèles. Rapide coup d'œil, personne. Je longe les rangées de tombes. Un aboiement. Je passe la tête par-dessus le caveau. Je me retrouve nez à truffe avec un modèle réduit de toutou et sa mémère. "Victor, est-ce toi ?", me demande-t-elle. "Non", réponds-je. "Dommage. Dîtes-lui que je l'aime, quand vous le verrez." Heu, oui, enfin, si je… Et si ? Je tente, qui sait ? "Quels sont les derniers potins du village ? On n'a pas le journal, ici." Le chien grogne, je lui envoie un "Bouh !" qui lui noircit le museau. J'apprends pêle-mêle des tas de pia-pia inutiles, et noyée dedans la chasse aux sorcières dont nous avons été victimes. L'un des types aurait été abattu par la police, et a priori sans lien le cafetier a un bras bandé. Je prends congé, en rappelant le prénom Victor. La femme file, moi je prends la direction du bistrot…
»

-MyLzz59-

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