Je sais, le titre annonce clairement la couleur (quoique.. :P), j'ai voulu m'essayer à quelque chose d'autre. Voici donc une histoire courte, mais en deux chapitres, l'histoire d'une fille et d'un garçon.
Nan, c'est pas du Harlequin, ça je sais pas faire, et puis j'y tiens pas non plus :D
Donc, ne vous attendez pas à ceci :
« Elle est belle, blonde à la peau impeccablement bronzée, elle est jeune, elle est riche. Immensément riche. Depuis sa plus tendre enfance toute son existence n'aura été autre qu'idéale, et pourtant elle n'est pas heureuse. Certes elle ne manque de rien, excepté que parmi tous les beaux gosses de l'élite de la société qu'elle côtoie aucun ne l'attire autrement que physiquement, et elle ne veut pas, ou ne veut plus, de simples relations d'un soir..
Il est jeune, il est beau, musclé et bronzé à souhait. Il s'occupe d'un luxueux bateau, celui d'une famille immensément riche. Il est heureux lorsqu'à l'occasion de virées sur les flots il aperçoit la superbe fille, blonde et bronzée, pour laquelle il travaille dur, sur ce bateau. Sa journée devient aussi ensoleillée que cette météo de rêve, quand au détour d'un pont il l'aperçoit à peine vêtue, quand elle lui adresse un regard, quand un sourire à son attention remplace furtivement la tristesse sur son visage.
Mais il sait que cette proximité, que cette presque complicité, ne sont qu'apparentes. Leurs deux mondes cohabitent mais ne peuvent se rencontrer, inaccessible elle est, inaccessible elle restera. Et même si elle le voulait, les codes l'en empêcheraient, il n'est qu'un employé, remplaçable.
Pourtant un jour le destin aura pitié de lui, et l'occasion se présentera au moment où il s'y attendra le moins. Ce jour-là, il aura sa chance, la chance d'avoir été au bon endroit au bon moment, et alors, n'écoutant que son courage il sauvera d'une situation périlleuse son inaccessible, gagnera la reconnaissance de sa famille, et dès lors plus rien ne s'opposera à l'union de la belle héritière et du chevalier sans le sou.. »

A propos, vous aurez peut-être remarqué la présence de nouveaux pictogrammes précédant chacune des histoires, ils ont pour vocation de vous guider sur le public auquel s'adressent a priori les histoires :
[ Safe ] : histoires accessibles pour tous publics..
[ - 18 ] : DESTINÉES UNIQUEMENT AUX ADULTES !!

Un Couple Hétéro … [Ch.01]
… (presque) comme les autres…
« Ces deux-là étaient faits l'un pour l'autre, il saute aux yeux que Mère Nature en avait décidé ainsi, malgré leurs différences. Ils se connaissent depuis l'enfance, depuis qu'un beau matin de novembre a accueilli dans la classe de CE2 le troisième enfant d'une famille maghrébine fraîchement immigrée à la recherche de l'Eldorado dans notre si beau pays. Un enfant timide, maigrichon, aux cheveux crépus, mais des yeux à tomber par terre, le petit Fayçal. Est-ce d'avoir en commun un prénom aux sonorités inhabituelles qui a poussé Gudrun, la blondinette scandinave, à se rapprocher de Fayçal ? Ce ne serait pas improbable… Néanmoins, alors que rien d'autre ne les prédestinait à se lier d'amitié tant ils sont aux antipodes l'un de l'autre, Fayçal l'introverti souvent au bord des larmes et Gudrun toujours prête à se bagarrer pour un rien, incapable de garder longtemps sa longue tignasse jaune non défaite, on ne les voit désormais plus l'un sans l'autre, et malheur à qui osera railler le tremblant gamin, il comprendra lors de son passage à l'infirmerie de l'école ce que signifie la colère de la teigneuse Gudrun, qui n'hésite jamais, du haut de ses trois pommes, à répondre présente même à des "grands" du collège attenant à l'école, son plus joli fait d'armes fut d'amocher à elle seule une bande de trois gaillards de quatrième qui avaient pour projet de voir ce que Fayçal avait réellement dans le pantalon. Elle ne compte plus les dents cassées et points de suture occasionnés, et encore moins les bleus administrés ! Gudrun raccompagne Fayçal jusqu'à la porte de l'appartement où sa famille a emménagé, le soir, avant de repartir chez elle, mais n'est jamais rentrée car Fayçal n'a jamais trouvé le courage de la présenter à ses parents, qui selon lui verraient d'un mauvais œil qu'il "fricote avec une blanche"…
Rapidement ils ont convenu d'un rituel pour se saluer, se frotter nez contre nez, et un jour en grandissant ce rituel est descendu au niveau de la bouche, lèvres contre lèvres, puis langue contre langue. Ainsi va la vie ! Fayçal ne sait pas danser, mais il s'occupe admirablement des buffets et cocktails (sans alcool), comme dans les soirées au collège. Gudrun non plus ne danse pas, simplement parce que personne n'aurait l'idée saugrenue de se risquer à l'inviter, aussi elle reste près de Fayçal, l'aide à servir, prévient les débordements de par sa présence, et de temps à autre se trémousser devant son ami, son amoureux, son complément…
Au collège succéda le lycée, un lycée dit "poubelle" où s'échouent généralement les jeunes que notre système scolaire s'entête à laisser en rade, un lycée où les préfabriqués même dégradés avec une régularité digne d'une horloge ont une durée de vie plus que vénérable, un lycée aux recoins nombreux, discrets et tranquilles, où s'organisent quantités d'activités que la bienséance interdit de déranger. C'est dans l'un de ces recoins que la bouche de Gudrun a fait de Fayçal un adulte. Cet après-midi-là, ils s'embrassaient comme d'ordinaire, mais Gudrun ayant senti contre elle une rigidité nouvelle, y a porté ses mains, petit à petit, bouton par bouton l'a dénudée pour mieux l'envelopper de ses mains tandis que dans les tempes de Fayçal retentissait un ensemble de percussions. Délicatement Gudrun a quitté les lèvres de son amoureux et s'est agenouillée devant lui, devant cette chose qui allait découvrir la vie. Sans s'aider de ses mains qu'elle lui a plaquées sur les fesses, elle saisit avec précaution cette douce et chaude extrémité, et très progressivement la parcourt d'un bout à l'autre, en accélérant le mouvement passage après passage. Fayçal ferme les yeux, sourit. Bientôt il ne sourit plus, son visage s'est teinté puis crispé. De concert Gudrun et lui émettent un léger gémissement, mais le mouvement demeure imperturbable. Fayçal reprend son souffle, Gudrun ralentit, termine son œuvre.
Sans un mot, il l'aide à se relever. Sans un mot, elle l'aide à se rhabiller. Gudrun entrouvre la bouche. Fayçal est étonné. Elle n'a pas avalé. Il sourit. Elle répond à son sourire, approche son visage. Fayçal aussi. Brusquement ils s'embrassent, et à grands coups de langue ils se partagent l'offrande. C'est la première fois pour Fayçal, c'est la première fois pour Gudrun aussi, une première fois qui sera suivie de bien d'autres. Mais ils doivent songer à regagner leur salle de cours. La main sur sa bouche, Fayçal s'inquiète, mais Gudrun lui tend un chewing-gum puis en prend un pour elle, l'odeur de la menthe forte couvrira celle de leur amour…
Fayçal excelle en français ainsi que dans les matières artistiques, Gudrun, est-ce étonnant, en sports mais également en maths. Aussi ils s'aident mutuellement, le soir, à l'abri dans un local désaffecté qu'eux seuls fréquentent. Il n'est pas rare que Gudrun s'empale sur Fayçal pendant qu'ils travaillent néanmoins de façon très appliquée. Jour après jour, classe après classe, ils préparent leur Bac, à leur manière.
Gudrun aura son Bac, avec mention, mais avec une grande tristesse intériorisée, car deux mois avant Fayçal disparaîtra de sa vie, contraint de suivre sa famille repartie au pays, laissant la blonde dans des humeurs toutes plus massacrantes les unes que les autres, nombreux s'en souviendront amèrement ! Exit donc nos tourtereaux, Gudrun poursuivra encore un peu ses études avec deux ans de classes préparatoires qu'elle alternera avec sa nouvelle passion, le sport presque à outrance dans des salles peu regardantes, puis nous perdrons sa trace… »
-MyLzz59-


Mylène (MyLzz59)
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