Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

A propos d'Alyx [Pres]

Je vous avouerais avoir été tentée d'intituler cette histoire "Alyx reloaded", vu qu'il s'agit quelque part d'une réécriture de la précédente, "Alyx [Ch 1 à 6]".

Nous y retrouvons Jeane (Jeannine), la même narratrice, le lendemain de sa rencontre avec le bel Alyx [autrement dit entre le 6ème chapitre "Écoutez, mon bel Alyx..", et le 7ème chapitre "Peut-être devrait-on.."] sirotant une grenadine à une table d'un bar branché, en compagnie d'une de ses meilleures amies, Josée, qui, à l'instar de Jeannine, se fait surnommer Joyce, car ça "sonne" plus chic.

Mais il est des attitudes qui ne trompent pas, surtout une meilleure amie !

« [..] "Tu ne m'écoutes pas, Jeane ! T'es pas avec moi, là…" Oups, elle l'a vu. Faut dire que depuis ma rencontre d'hier, j'ai bien du mal à me focaliser sur autre chose que le souvenir de cette incroyable soirée avec Alyx. Alyx

"Non, pardon, j'étais dans mes pensées, tu disais ?" Elle me regarde, soupçonneuse. Je n'aime pas ce regard, Joyce me connaît trop bien… "Quoi ?", dis-je. "Toi, tu me caches quelque chose, c'est quoi ?" "Mais non, rien." Pff, même moi je ne me croirais pas, là…

"Il s'appelle comment ? Allez, parle…" Je me débats: "Mais arrête, enfin, c'est pas ce que tu crois…" C'est pas ce que tu crois, l'argument le plus pourri de quelqu'un pris en faute, exactement celui qui informe une femme de l'infidélité de son homme ! "Mais je crois rien, moi, que devrais-je croire ?" Voilà, en plein dedans
[..] »


-MyLzz59-



Aparté 1 - A propos d'Alyx ([Ch 1 à 6])


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ce Chapitre (00:13:45)


« Je touille ma paille dans ma grenadine, pendant que Joyce, enfin Josée pour l'État civil, l'une de mes meilleures amies, me raconte quelque chose. D'habitude quand nous nous retrouvons dans ce bar branché, c'est nous qui piaillons plus fort que les autres, occupées à refaire le monde à propos de n'importe quoi, un jeu télévisé ou un éventuel beau jeune homme dans la salle. Pourtant, aujourd'hui, ça me passe largement au-dessus, j'entends poliment Joyce plus que je ne l'écoute, histoire de ne pas lui être désagréable…

"Tu ne m'écoutes pas, Jeane ! T'es pas avec moi, là…" Oups, elle l'a vu. Faut dire que depuis ma rencontre d'hier, j'ai bien du mal à me focaliser sur autre chose que le souvenir de cette incroyable soirée avec Alyx. Alyx

"Non, pardon, j'étais dans mes pensées, tu disais ?" Elle me regarde, soupçonneuse. Je n'aime pas ce regard, Joyce me connaît trop bien… "Quoi ?", dis-je. "Toi, tu me caches quelque chose, c'est quoi ?" "Mais non, rien." Pff, même moi je ne me croirais pas, là…

"Il s'appelle comment ? Allez, parle…" Je me débats: "Mais arrête, enfin, c'est pas ce que tu crois…" C'est pas ce que tu crois, l'argument le plus pourri de quelqu'un pris en faute, exactement celui qui informe une femme de l'infidélité de son homme ! "Mais je crois rien, moi, que devrais-je croire ?" Voilà, en plein dedans.

Inutile de me débattre davantage, pas avec Josée, Joyce, quand je disais qu'elle me connaît trop bien pour que je lui cache quoi que ce soit. Et inversement, je sais qu'elle est sûre d'avoir deviné. Du moins pour la rencontre.

"C'est vrai", dis-je, le nez dans ma grenadine, "c'était hier midi." Je la vois se redresser, et s'installer dans une posture d'écoute. "Mais ça va, bon, c'est que la première soirée…" Re-Oups ! Je vois à son sourire narquois qu'elle ne l'a pas loupé: "Midi, c'est pas en soirée, Jeane, allez, m'oblige pas à te l'extirper…"

"OK, t'as gagné. C'était hier midi, j'avais prévu d'aller becqueter à l'extérieur avec une collègue, et à la dernière minute elle me fait faux bond. Remarque, je ne sais pas où on aurait pu s'installer, c'était la première fois que ce restau était bondé comme ça. Si ça se trouve, c'était une équipe qui faisait un repas pile hier. Du coup le zèbre casait les gens où il pouvait, aux tables déjà occupées…" Elle sourit: "Et tu as atterri en face d'un beau ténébreux…" Je tente: "Voilà, tu sais tout." Que croyais-je, qu'elle laisserait tomber si facilement ? "Teuh, teuh, teuh, tu t'en tireras pas comme ça. Plus tu te caches, plus je me dis que c'est sérieux !" Je soupire… "Donc c'est sérieux entre vous !", s'exclame-t-elle. Force m'est d'admettre que je suis accro.

"Et lui ?" Je lui dis, ou pas ? J'ose pas, j'ai pas besoin, en plus de mes propres interrogations, de l'entendre me chambrer. "Ce que j'ai vu en premier, c'est ses cheveux. Une coiffure courte et impeccable, de couleur foncée, presque noire." "Grisonnants ?" Je rectifie: "Non non, je ne saurais pas te dire précisément son âge, environ comme nous, ou pas beaucoup plus. Un visage fin, doux, soigné…" "Il est coquet ?" Je souris: "C'est pas le mot, c'est juste quelqu'un qui prend soin de son apparence, qui a de la classe, de l'élégance…" "Un friqué ?" Je tire la langue: "Plus que tu ne crois !" "Ben dis donc…"

J'insiste: "Et d'une politesse, une distinction…" Elle m'interrompt: "T'as flashé !" J'ai dû rougir. J'enchaîne: "J'ai commandé une bière avec mon bifteck, que n'avais-je pas fait là ! Je l'entends encore annuler ma bière, et nous la remplacer par du Château Machin de la Chose…" Elle siffle: "Ca coûte un bras !" "J'en sais rien, c'était sur sa note…" Elle re-siffle.

J'explique que nous avons ensuite échangé nos prénoms, auxquels nous avons trinqué. "C'est un rapide!", me sort Joyce. Nous rions. Je me détends en riant, mais je veille à ne rien dire qui laisserait entendre que… Et ça c'est stressant. Je parle de son "Y" en disant son prénom, Alyx, de ses mains manucurées, dépourvues de bagues, de nos regards qui se sont croisés.

Je mentionne aussi le dessert offert, après son départ précipité lié au coup de fil, et je dégaine la carte que je conserve précieusement, où Joyce lit l'invitation manuscrite "Accordez-moi l'honneur…" J'ai cru qu'elle allait perdre sa mâchoire comme dans les dessins animés en découvrant le nom à rallonge sur la face recto. "Ca l'fait, non ?", dis-je malicieusement, en tentant de récupérer ma carte. Mais Joyce semble bloquée en admiration devant, va falloir que j'attende.

Je finis par passer la main entre ses yeux et le nom de MON Alyx. Joyce se remet en marche: "Et alors, tu y es allée, à ton rencard avec ton 'Monsieur De' ? T'as pas osé laisser passer un type comme ça, quand même ?" "Ben oui, j'ai accepté d'y aller", réponds-je. "'J'ai accepté d'y aller', écoutez-la, l'autre…" Je lui tire la langue.

"Et alors ? Vous êtes retournés dans ce restaurant ?" "Non", dis-je malicieusement, attendant que Joyce me supplie. Je lâche: "J'ai craint que vous n'eussiez finalement décliné, Jeane". Elle s'étonne: "Non, il a dit ça ?" J'acquiesce, sans rien d'autre. "Mais raconte !"

Je répète au mieux les propos d'Alyx, les "votre chevalier servant jusque potron-minet", ou "ne pas réitérer cette restauration", ou encore "quelque endroit de cachet moins quelconque". Oui, Alyx parle comme ça, j'ai osé le lui demander. "T'as pas honte, t'aurais pu le vexer !", s'insurge Joyce. Au contraire, j'ai pris son bras, et je suis montée dans sa voiture. Na-na-nère…

Je décris le coupé, les boiseries vernies, le cuir blanc brodé, je suis incapable de donner la marque de ce bijou sur roues, et encore moins d'estimer combien il peut valoir ! Je préfère m'attarder sur le moelleux de la sellerie, quand le moteur m'y a plaquée. Joyce est à deux doigts de baver littéralement, là…

Vient le tour du restaurant huppé, du menu sans les prix, des zèbres à nos petits soins, et de la phrase coquine d'Alyx: "Ne vous préoccupez de rien d'autre que de jouir de l'instant, j'accorderai les vins". Miaulement de Joyce, et nous rions.

"Puis nous avons trinqué 'à cette soirée qui ne fait que commencer'", et je parle du délice de cette entrée dont j'ai repris une assiette, ainsi que de ce fruit. "Tu peux répéter ça, Jeane ??", me fait Joyce. Je redis le "Approchez, faîtes-moi goûter, vous me torturez, là", les lèvres d'Alyx par-dessus la table, les miennes qui se collent aux siennes. J'ai chaud en y repensant. Je dois avoir l'air d'une pivoine, je le sens à mon front, à mes joues.

"Vous vous êtes roulé une pelle alors que vous n'en étiez qu'à l'entrée ?? J'ose même pas imaginer la suite !". Bon, la réalité était un peu différente, je n'ai toujours pas avoué à Joyce "un certain détail". Je lui ai préféré le "Vos lèvres, Jeane, ce goût les sublime"…

Joyce piaffe presque devant mon récit, je n'en suis pas mécontente ! J'ajoute que nous avons re-trinqué, les yeux dans les yeux, ou que j'ai laissé les doigts d'Alyx sur les miens, lorsque je jouais avec mon verre, entre deux plats. Pourtant, intérieurement, c'est à moi que j'ai le plus l'impression de mentir, et ça ça m'agace.

"Et sinon, tu comptes l'épouser quand, ton prince charmant ? Parce que si t'en veux pas, j'accepte de jouer les seconds choix !" J'ai manqué de m'étouffer avec ma grenadine, j'ai fait des bulles avec la paille, dans mon verre. Nous y voilà. D'un autre côté, je me sens malhonnête vis-à-vis d'Alyx, avec mon récit "édulcoré" de l'essentiel. Tant pis, moi ça me soulagera de ce poids…

"Ben non, je ne l'épouserai pas, ça va pas être possible. Du moins, pas de sitôt, même si les choses devenaient bien plus sérieuses entre nous." Elle me regarde, interrogative: "Ben c'est quoi le problème ? Il ne peut pas t'épouser car il est déjà marié ?" Je hoche négativement la tête. "Il a une maladie grave ?" "Oh non, merci le ciel, non !", réponds-je. Joyce proposera toutes sortes d'hypothèses, allant de sa famille qui ne m'accepterait pas, à un statut d'agent secret, je nie tout en bloc, en riant !

"Ben qu'est-ce que ça peut être, alors ? Jeane !" Je redeviens sérieuse. Joyce a quasiment tout passé en revue, sauf ça… "En fait, ça ne saute tellement pas aux yeux, avec ses beaux cheveux courts, son costard noir sur mesures, sa cravate desserrée…", fais-je tout en récupérant la carte que je ne peux m'empêcher de serrer contre moi, "…que je n'ai réalisé qu'au moment où Alyx a dû filer précipitamment, et que j'ai vu ses chaussures…" "Ses chaussures ? Qu'est-ce qu'elles viennent faire là-dedans, ses chaussures ? Depuis quand ça empêche de se marier, des chaussures ??" Je pouffe malgré moi.

"C'est pas à cause des chaussures, évidemment, mais de ce que j'ai compris grâce à elles", dis-je, en fixant ces mots manuscrits, sur la carte. "T'es de plus en plus limpide, Jeane, tu le fais exprès, de tourner autour du pot ?" Oui, c'est même ma spécialité. Mais c'est aussi lié à ma propre envie de ne pas m'entendre dire cette vérité, que je me dois pourtant, plus qu'à Joyce. Je lâche: "En fait, elles m'ont permis de comprendre que mon bel Alyx …n'est pas un homme." Je soupire, désormais je n'ai plus la main.

"Ben il est quoi, dans ce cas-là, tu le craches ?" Je réponds: "Y'a pas trente-six solutions ! Que veux-tu qu'elle soit d'autre, si elle n'est pas un homme ??" Joyce me regarde, me dévisage même. Elle me fait l'impression d'une communication qui s'établit, dans sa tête. Elle bredouille: "Tu veux dire que c'est une… ??" "Tu y es. Alyx, mon beau prince charmant, est en fait une femme."

Il va s'écouler d'interminables secondes durant lesquelles je ne verrai plus que l'immobilité de Joyce, malgré l'animation autour de nous. Quant à moi, fixer la carte après cette annonce me permet de me raccrocher à quelque chose. A mon Alyx.

"Mais tu l'as découvert quand, que…" Joyce vient de redémarrer. Je lui reprécise que c'était à midi, après le repas, au moment de son départ précipité. Elle me demande: "Tu savais, et tu y es quand même allée hier soir ?" J'explique que j'y suis allée parce que femme ou pas, je lui devais bien ça, mais que mon intention c'était de me limiter à une belle amitié sans la moindre équivoque. Parce que si Alyx est sûre d'aimer les femmes, moi c'est pas mon truc. Enfin, je crois…

"Elle t'a bien galochée, pourtant !", me balance Joyce. "Tu n'y es pas, elle ne m'a jamais forcée, nous nous sommes embrassées longuement et intensément plusieurs fois, parce que moi aussi j'en avais le désir. Ne me demande pas pourquoi, je ne le sais toujours pas, mais j'étais tout à fait consentante." Elle réfléchit quelques instants: "T'es amoureuse d'elle ?" Je rectifie de suite: "Je suis amoureuse de lui, c'est flagrant, bien qu'il soit une femme. Ca me dépasse mais c'est comme ça."

"C'est pas facile à comprendre, mais j'ai jamais rencontré un homme aussi distingué, aussi galant, aussi prévenant, aussi intentionné qu'Alyx, comment veux-tu que je ne craque pas pour un type pareil ? Parce que ce type parfait est …une femme ? Je sais c'est dingue, mais…." Joyce me fait des signes d'apaisement, je suis en train de m'emballer. Ben oui, c'est l'effet que me fait Alyx !

"Raconte-moi plutôt la suite, madame 'je saute sur tout ce qui bouge'…" Je proteste, mais comprends qu'elle me charrie. J'enchaîne en lui racontant qu'elle m'a emmenée au carré VIP de l'une des discothèques les plus en vogue, là elle a tombé la veste, la cravate, déboutonné son chemisier quasiment jusqu'au nombril, et ôté la bande élastique qui cachait sa mignonne petite poitrine, contre laquelle j'ai dansé serrée toute une série de slows, en fait jusqu'à la fermeture de la boîte. Je ne saurais dire si l'expression sur le visage de Joyce, l'amie que j'ai peut-être perdue ce soir, est de la fascination, de l'interrogation, ou de l'écœurement. Je ne sais déjà plus où j'en suis moi-même, alors pour Joyce

J'achève en racontant comment, après m'avoir raccompagnée jusqu'au pied de mon immeuble, elle m'a pris les mains, et m'a demandé timidement si j'acceptais de la revoir. Je cite la "place privilégiée dans ses pensées", son baisemain, et au moment où j'évoque le coupé qui s'éloigne, après notre ultime échange de langues, je sens mes glandes lacrymales se déchaîner. Deux soirs encore, deux soirs d'incertitudes, avant le retour d'Alyx. D'un côté il m'apparaît évident qu'elle me reviendra, de l'autre j'ai peur. Et si… Non, je suis sûre qu'Alyx me reviendra, il est trop parfait pour qu'elle me fasse le coup, mais ça aussi ça me fait peur …pour la suite !
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