Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Écoutez, mon bel Alyx.. [Alyx 06]



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ce Chapitre (00:08:37)


« La musique s'arrête, et excepté les éclairages de sécurité nous nous retrouvons, la salle principale comme la nôtre, plongés dans l'obscurité. La cabine du deejay s'illumine, et celui-ci, debout, reçoit une salve d'applaudissements. Certaines célébrités s'approchent du rebord en plexiglas afin d'être vues en train d'applaudir, puis la cabine aussi s'éteint, et petit à petit les applaudissements se tarissent, et des bruits de déplacements montent, étouffés. Une majorité des "VIP" quittent le carré, nous saluant au passage. Alyx, néanmoins, continue de s'humecter tranquillement les lèvres de champagne…

"Nous ne partons pas ?", dis-je. Un sourire me répond: "Sûrement pas, vous vous priveriez du meilleur de cette soirée en le faisant, Jeane !" Je comprends ce qu'elle voulait dire au moment où les jeux de lumières redémarrent sur les premières notes enivrantes d'un slow efficace. Cette pause n'était destinée qu'à filtrer la population. "M'accorderiez-vous ces danses, Jeane ?" J'acquiesce, me lève, et saisis la main d'Alyx, qui m'entraîne au centre de la piste. Et si nous commençons à tournoyer à distance raisonnable l'une de l'autre, bien vite je me retrouve tout contre elle, la tête contre son épaule, les bras autour de son corps, par-dessous son chemisier. Dans cette position, il m'est impossible d'ignorer ses seins que mon contact fait pointer, sa peau douce et chaude, en résumé que mon bel Alyx est bien une femme. Engluée, la Jeannine !

Et pourtant force m'est d'admettre que je m'en fiche, je n'échangerais ma place pour rien au monde, blottie tout contre mon bel Alyx, serrée dans ses bras, paupières fermées pour mieux vivre ce moment de pur bonheur. Autour de nous n'existent plus que les lumières qui nous arrosent, que je devine au travers de mes paupières closes, et cette musique qui me berce et me transporte. Pour peu, je ronronnerais, à moins que ce ne soit déjà le cas, je suis bien incapable de le dire. Alyx est un excellent cavalier, que je laisse m'entraîner jusqu'à la toute extrême limite de ce chemin de notes sucrées. Suis-je en train de l'embrasser dans le cou ?

Combien de temps a-t-on dansé ainsi ? Je ne me souviens que de ce silence qui n'a pas été applaudi, et de cet éclairage cru, qui marque, lui, la fin de la soirée, et la fermeture imminente de la discothèque. Je me redresse, fixe le visage d'Alyx, un peu hagarde. Je me retiens à lui, heu elle, car mes jambes se dérobent. Je respire par la bouche, souffle court, dans une grimace qui se voulait un sourire vrai. Je me hisse au plus près de la bouche d'Alyx, nous ne nous embrassons pas, mais nos lèvres se frôlent, et cette fois je suis sûre d'émettre des gémissements tandis qu'elle murmure mon diminutif. L'urgence de la situation appelle à tout dérapage, mais nous resterons sages, ce n'est que notre première soirée, et elle m'a déjà fort éloignée de mon objectif initial !

Je ressens un besoin de m'asseoir, ma tête me tourne. Alyx m'offre volontiers sa main, mais ne me laisse pas m'affaler dans la banquette, elle n'a pas perdu de vue qu'il nous faut partir. J'abandonne mon fond de champagne dans mon verre, et nous reprenons l'ascenseur, direction les vestiaires où je m'envoie un peu d'eau fraîche dans le gosier et sur le visage. Lorsque je termine de me refaire une beauté, mon chevalier servant me présente mon manteau. Il, enfin elle, a reboutonné son chemisier et renoué sa cravate, mais pas replacé la bande élastique. En la regardant me précéder dans le parking, une fois la lourde porte au gorille franchie, avec sa veste de costume tenue à bout de doigts sur l'épaule et sa démarche nonchalante, elle me fait penser à cette chanteuse à la chevelure rousse flamboyante, dans cet ahurissant clip qui a fait décoller sa carrière. Je me surprends à fredonner: "…Bercée par un petit vent je déambule…"

Je prends place dans le luxueux coupé, Alyx referme ma portière, et s'installe au volant. Elle met sa ceinture, démarre le moteur, enfin je crois, vu que je ne l'entends pas. Puis elle me fixe en souriant. "Puisque vous aimez…", dit-elle. Je la regarde tapoter sur l'immense écran de l'autoradio, et soudain y apparaît le clip dont je chantonnais le titre. "Tel usage est normalement proscrit lors de la conduite, cependant écouter quelque concert rend le trajet nettement plus plaisant." Nous fredonnerons ensemble un bel assortiment du répertoire de cette chanteuse, au travers des vidéos que l'autoradio récupère en streaming sur le net, durant notre trajet.

"Vous êtes arrivés à destination", dit l'autoradio, coupant la musique. Je n'avais pas remarqué les images du GPS en surimpression sur les cadrans du tableau de bord, qui est lui-même en fait un écran ! J'ai un peu honte, devant l'aspect "prolétaire" de ma résidence, et de mon quartier, je lui en fais part. Elle rit, me rassurant: "Que vous résidiez en appartement nous constitue un point commun, Jeane, car mon travail est incompatible avec la propriété foncière, aussi je suis installée en suite privatisée, dans un hôtel." Elle ne me fera pas croire qu'elle a déjà mis les pieds dans un HLM…


Puis elle descend m'ouvrir la portière, et me tend la main. Je m'extrais du bolide. Face à moi, une Alyx grave, solennelle, au regard qui déclenche en moi un frisson. "Jeane, ma chère Jeane, vous m'avez offert par votre présence, votre personnalité, et votre …instinct, de connaître ce soir l'un des plus beaux moments de mon existence, bien au-delà de mes espérances les plus impensables. Et si j'ai l'outrecuidance de penser avoir été capable de les partager ne serait-ce que partiellement avec vous, m'en voudrez-vous de vous demander si vous…" Je l'interromps: "Vous voulez qu'on se revoie, c'est ça ?" Elle sourit timidement, fait oui de la tête. Quand je pense que c'est moi qui devrais être en train de la supplier, là…

Je lui souris, je la sens rassurée. S'imagine-t-elle réellement qu'il me soit possible de la jeter après une telle soirée ?? Mais j'avoue que je savoure cet instant où enfin c'est moi qui ai les commandes ! "Écoutez, mon bel Alyx De Machin De Bidule De Saint-Truc, vous ne pouvez ignorer que nous ne sommes pas du même monde, et que la soirée de rêve que vous venez de me faire vivre, avec prince charmant inclus, me fait l'effet d'avoir remporté le premier prix d'un concours…"

C'est elle qui m'interrompt: "Je pressens que votre prochaine phrase commencera par 'Cependant'". Heu, j'allais modestement sortir un "Mais"… Je secoue la tête, elle a quand même réussi à planter mon effet. "Vous avez raison. J'allais dire combien il aurait été si simple si vous aviez été un homme. Je serais tombée amoureuse, etc., etc." Elle baisse les yeux, pourtant c'est moi qui en ai honte. "Alyx, je ne peux le nier, il s'est passé quelque chose tout à l'heure. Quand j'ai compris ma bévue, j'ai pas mal cogité. Et ce soir j'étais venue avec l'idée de vous expliquer que je n'étais pas intéressée par davantage qu'une simple amitié, car je ne suis pas… Enfin, parce que les femmes, c'est… Voyez, ça sort même pas." Elle esquisse un sourire qui retombe aussitôt.

"Ca m'est compliqué, Alyx. Ce que je ressens pour vous est réel, mais m'échappe. Comme vous me l'avez dit, j'ai sans doute besoin de temps, je ne sais. Un câblage qui doit se faire dans ma tête, pour que j'arrive à me dire que… Enfin, ça… Mais ce qui est sûr, c'est que je ne veux pas vous perdre, Alyx. Saurez-vous faire preuve d'assez de patience ?" Voilà, elle s'est de nouveau engluée, la Jeannine. L'effet positif, c'est que le sourire est réapparu sur mon bel androgyne. Elle serre mes mains jointes entre les siennes, nos regards s'accrochent. Elle me propose de venir me chercher ici-même dans trois jours, à son retour de déplacement, et qu'en attendant j'occuperai une "place privilégiée dans ses pensées". Puis elle dépose un bisou sur mes mains, afin de prendre congé. Je lui explique que dans mon monde, on peut procéder autrement. Nos lèvres s'unissent pour un bien agréable au revoir.

Je regarde le coupé faire un demi-tour, puis s'éloigner lentement, emportant Jeane. Mon cœur se serre…
»

-MyLzz59-



Peut-être devrait-on.. [Alyx 07]


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ce Chapitre (00:06:39)


« Sur-surlendemain, un peu avant 19 heures. Depuis cet après-midi, je suis excitée comme une puce, je ne tiens pas en place plus de quelques minutes d'affilée. C'est simple, je ne me reconnais pas. J'ai changé cinq fois de tenue, et suis toujours insatisfaite du résultat. J'ai honte, je me fais l'effet d'une gamine sur le point de partir à son premier bal, or d'abord j'ai passé l'âge, ensuite c'est juste le retour de déplacement d'Alyx, le bel Alyx, une femme. Et je ne suis toujours pas devenue… Enfin ça…

Pourtant je trépigne, me suis faite belle en prenant sur moi pour ne pas exagérer, voilà je ne me reconnais plus. Il faut que je me calme, je dois en être à environ deux mille trois cents pas dans le séjour, et à mon cinquième pipi nerveux. Des envies de baffer Jeane, la Jeannine

Car c'est ce soir qu'Alyx, ma rencontre de l'autre midi, si il, enfin elle, ne m'a pas oubliée pendant son déplacement professionnel, devrait se repointer. Alyx… Elle a bouleversé ma petite vie, qu'elle a transformée en champ de bataille avec d'un côté mes certitudes anciennes et nouvelles, et de l'autre des doutes et des interrogations pour chacune. En bazar, la Jeannine
[..] »

Fin du teaser ;)
Mais en attendant les prochains chapitres, je vous propose de retrouver Jeannine alias Jeane
dans cette histoire courte connexe, "A Propos d'Alyx" !

-MyLzz59-

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