Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Un bouton, c'est masculin ! [Alyx 05]



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ce Chapitre (00:05:35)


« Les zèbres nous saluent lorsque nous quittons la table, et gagnons le vestiaire où Alyx me tient le manteau. Je m'étonne de ne pas l'avoir vue payer, pourtant elle me confirme avoir même laissé un honnête pourboire. J'apprendrai qu'en habituée des lieux, l'établissement possède ses coordonnées bancaires, j'ignorais que ça existait pour les particuliers aussi, ou alors c'est propre à son monde…

L'air frais tandis que s'avance le luxueux coupé d'Alyx me fait du bien. Je réalise qu'elle semble mieux tenir l'alcool que moi, ou son éducation lui permet de moins laisser paraître son état, cela dit elle n'est légalement pas plus en règle que moi pour prendre le volant ! C'est pas bien, mais là je m'en fiche un peu. D'autant que je me dois de signaler qu'elle conduit bien, et prudemment. Je glisse un peu dans le siège moelleux, me laisse bercer par la route, les lumières qui défilent régulièrement. Je ne dors pas, je récupère, yeux ouverts.

Nous nous immobilisons, ça me réveille. Alyx, qui me regarde émerger tendrement, me demande si l'établissement devant lequel nous nous trouvons me convient. Rien que l'une des discothèques les plus huppées du coin ! Sur le trottoir une importante foule fait la queue, espérant être parmi les rares chanceux à décrocher le précieux sésame… "Vous croyez que… ?"


Nous redémarrons. Je supposais qu'Alyx cherchait une place de stationnement, pourtant elle en ignore plusieurs bien situées. Quelques rues plus loin, nous entrons dans un parking souterrain, dans lequel elle se faufile loin, prenant même un passage sans indication, comme une porte spatio-temporelle vers son monde. Car au bout, nous nous retrouvons dans un tout petit parking, aux côtés d'autres voitures tout aussi haut de gamme que celle d'Alyx. Nous descendons, je reprends son bras, et nous nous dirigeons vers une petite porte métallique.

Comme dans les films, une petite trappe s'ouvre, et des yeux fixent Alyx. Sans un mot, elle se referme, et la porte est déverrouillée. Un gorille adresse un signe de tête dans ma direction, auquel Alyx répond: "Nous sommes ensemble." Un frisson m'a parcourue à cette annonce, mais déjà elle me "pousse" afin que j'entre, devant le gorille qui s'est écarté. Derrière nous, la lourde porte claque. De la musique me parvient. Alyx me débarrasse de mon manteau, qu'elle tend avec le sien en consigne, échange quelques mots avec la dame, puis nous entrons dans l'un des vestiaires. Petit tour aux toilettes, salvateur pour moi, en en sortant je vois Alyx ôter sa cravate. Mieux, elle déboutonne son chemisier: "Un bouton, c'est masculin. Deux ou trois, c'est féminin. Quatre, de nouveau masculin. Plus, c'en devient trop." Dessous, une bande élastique lui cache les seins. Elle la dégrafe, et la roule, avec sa cravate. Ce décolleté qui descend vers le nombril et dévoile facilement sa petite mais mignonne poitrine me titillera une partie de la soirée, tant il détonne par rapport au bel Alyx en costard-cravate que je croyais connaître.

Un minuscule ascenseur nous amène à l'étage, et je prends une claque au moment où les portes s'ouvrent …sur le carré VIP de la discothèque ! "Alyx est dans la place !", crie-t-elle, levant les bras, mais encore plus dingue ce sont les autres qui en chœur lèvent aussi les bras, criant "Yeah !". Je la suis, intimidée entre autres par certaines célébrités qu'elle embrasse. Puis nous nous posons à une table d'angle libre, sur une banquette de velours. "Nous arrivons un peu tôt, ils passent encore de la musique de jeunes…" De ma place, je regarde à travers le plexiglas de la rambarde de protection la salle dans laquelle se trémoussent ceux de mon monde, baignés de musique qui nous parvient heureusement atténuée, et de jeux de lumières. De notre côté du plexi, la piste est plus clairsemée, et certaines jeunes filles ont un air évident d'invitées grâce à leur physique.

"Savez-vous danser là-dessus ?", me demande Alyx, tandis qu'un beau mâle en tenue moulante aux couleurs de l'établissement nous apporte du champagne. Je réponds avoir passé l'âge, aussi attendrons-nous la prochaine série de mix, et nous ne lâcherons ensuite plus la piste, entre les musiques ensoleillées, le disco, le funk, etc. Alyx s'est lancée dans un "Stayin' Alive" à tomber par terre, qu'elle a fini applaudie de tous, elle déborde d'énergie, je peine franchement à la suivre. Je jette l'éponge, retournant m'asseoir. "Passez-vous une bonne soirée, Jeane ?", me dit-elle en me rejoignant, "Personnellement, vous ensoleillez la mienne !" Ses phrases sont plus courtes, mais c'est probablement lié au niveau sonore élevé, malgré le plexiglas. Je lui avoue être impressionnée par sa résistance et ses talents de danseuse, que j'étais loin de soupçonner. "Vous ne vous attendiez quand même pas à ce que je vous emmène exécuter une gavotte ou un menuet ?" Je suis prise de court, figée quelques instants, avant d'éclater de rire, d'un rire communicatif qui nous tire des larmes.

Ses mains saisissent les miennes. Elle redevient sérieuse. Ses yeux se plantent dans les miens, ma respiration devient courte, et toutes ces choses que nous ne nous disons pas mais qui transitent par le support de nos regards échangés balaient mes certitudes, mes fondations, je m'écroule à l'intérieur, j'implose sur de la musique électronique.
»

-MyLzz59-

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