Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

A votre rythme, Jeane [Alyx 12]

« "Votre attitude faciale, ma tendre Jeane, me laisse supposer que je dois m'attendre à l'expression de ce qui vous apparaît comme un nouveau défi à mon égard…" "Pas seulement pour vous", réponds-je. "Vous m'intriguez, là, Jeane." Je plie, déplie, croise et décroise mes doigts, je cherche mes mots, comment formuler ma demande. J'ai beau me douter qu'Alyx ne refusera probablement pas, je redoute une fin de non-recevoir.

"Eh bien, délicate Jeane, lancez-vous ! Si vous attendez que notre errance nous ait éloignées fortement de votre objectif…", insiste-t-elle. "J'ai peur qu'il soit trop tôt pour cela", dis-je faiblement, les yeux toujours sur mes doigts.

Quelques secondes après, le coupé se gare sur le premier emplacement libre, et se tournant vers moi, me caressant la joue du dos de ses doigts, sa conductrice me demande: "Jeane, ma douce Jeane, oubliez donc vos doigts, cette attitude se situe bien en-deçà de l'image que vous devriez avoir de vous-même, vous me peinez. Allons, tête haute, regard fier, soutenez le mien et annoncez-moi d'un ton décidé votre prochain objectif !"

Je m'exécute, et découvre que finalement ma montagne n'était pas si haute, le visage souriant d'Alyx me communiquant cette force qui me faisait à l'instant défaut. "Je vous retrouve, Jeane." Une sérieuse envie de lui témoigner ma reconnaissance d'une manière très labiale monte en moi, je me force cependant à m'arrêter aux abords de ses lèvres, afin d'être en mesure de prononcer les quelques mots qu'elle attend de moi. D'aussi près, il me semble que les yeux d'Alyx sont capables de percer le plus enfoui de mes secrets. Cette boule chaude et froide qui me torture intérieurement me donne l'impression de le confirmer.

"Emmenez-moi chez vous, Alyx", je l'ai murmuré, mais c'est sorti. Et comme je ne détecte aucune réticence de sa part, j'ose enchaîner: "C'est sans doute fort cavalier de ma part, me le pardonnerez-vous, mais j'ai la conviction d'être prête à franchir une étape supplémentaire, aussi j'aimerais que vous me permettiez de vous connaître plus intimement, en visitant votre intérieur…"

Je suis décontenancée par le rouge qui point aux joues d'Alyx. Voilà bien une réaction à laquelle je ne m'attendais pas ! Elle s'en explique: "Je vous prie de bien vouloir ne pas prendre ombrage de mes pensées parfois hélas d'humeur coquine, lorsqu'à l'instar de cet instant elles ont détourné le sens de vos propos." Je rougis également, je viens de comprendre le double sens qui lui a traversé l'esprit ! Loin d'en être choquée, je me mets à rire, elle me rejoint, et cet élan de complicité finit par se solder par un fougueux baiser qui m'aura décoiffée.

Durant le trajet, un impressionnant silence se fera paradoxalement entendre dans l'habitacle, autoradio éteint, bouches cousues, à l'exception de la voix du GPS, du moins sur le début du parcours, car lui aussi sera coupé une fois la voiture revenue sur une route connue d'Alyx, dont le sourire atténue le côté "solennel" du moment. Décrire mon état d'esprit m'est, par contre, quasi impossible.

Je regarde défiler les kilomètres, les rues, les maisons, je remarque une foule de détails anodins, des instantanés de vies ordinaires pris ci et là sur notre parcours, ma propre vie en retrait excepté lors des coups d'œil lancés à Alyx, qui chaque fois doit les sentir, vu qu'elle y répond, sourire toujours accroché aux lèvres.

Comme attendu, nous aboutissons dans les "beaux quartiers", ces lieux dans lesquels je ne risquais pas d'atterrir, n'ayant pas la moindre raison d'aller m'y perdre. Tout ici "sent le fric", mais en cet instant je me sens "différente", est-ce d'avoir pour coquille le luxueux coupé d'Alyx ? J'admire sans envier, car moi aussi désormais j'ai quelque chose de précieux, au-delà de toute notion financière, la personne au volant de cet engin.

Je vois Alyx appuyer sur le bouton d'un petit appareil fixé à proximité du rétroviseur intérieur, et une lumière rouge y clignoter. Quel est ce bidule qui dépare un peu ? La réponse ne tarde pas, car nous tournons sur le trottoir en direction d'une entrée de garage dont la lourde porte achève de se lever. Nous pénétrons dans un parking souterrain dont l'éclairage non agressif imite la lumière du jour, dont le sol et les murs sont peints de couleurs fraîches, et le plafond est assez haut pour un parking. Les places y sont larges, tout comme les quelques véhicules présents, hauts de gamme.


Je descends, laissant Alyx finir de ranger son coupé, le regard attiré par une petite voiture, un insecte de collection, tout rouge, magnifiquement restauré, brillant et chromé comme s'il était neuf malgré ses quelques décennies d'âge.

"N'est-elle pas magnifique ?", me dit Alyx qui m'a rejointe. "Elle est belle, effectivement. Joliment refaite, et pas dénaturée…", réponds-je, "Je suis juste surprise d'en voir une là, c'est pas trop le 'genre de la maison'." Elle rit, amusée sans doute de mon côté "je ferais mieux de réfléchir avant de parler"…

"Elle provient d'une vente de bienfaisance organisée par une association de passionnés de véhicules anciens. A la fois un coup de cœur, et l'occasion de me rendre utile à une cause qui m'a touchée." Je me retourne: "Plus j'en apprends sur vous, plus je découvre combien vous êtes une personne formidable, Alyx." Je pense que mes yeux brillent comme si j'avais bu, alors que je n'en suis qu'à un simple cola. Elle rit: "Osiez-vous en douter ?" Puis sérieusement: "Je ne puis nier être de naissance et de situation privilégiées, aussi si je puis apporter modestement ma contribution en ce monde dominé par l'inégalité et en échange me prouver…" Je l'interromps: "Chut… Vous n'avez aucun besoin de chercher à m'en convaincre, Alyx…" J'ajoute malicieusement: "J'espère juste ne pas être une de vos causes…" Mais je m'empresse de préciser qu'il s'agissait d'une boutade !

Alyx présente une sorte de badge devant l'un des lecteurs, et l'ascenseur dans lequel nous venons de prendre place entame sa montée. En haut, la porte s'ouvre sur …une lourde porte, au bout d'un sas d'environ trente centimètres ! Original, ça…

Clang ! Elle se déverrouille par la lecture de l'empreinte du pouce d'Alyx, qui m'invite à entrer: "Peut-être un jour aurais-je l'heur de vous faire franchir ce seuil vous tenant dans mes bras…" Je pousse un petit cri de surprise, puis la fixe, touchée par cette déclaration à peine dissimulée.

Wouah, c'est immense ! Cette suite privative fait tout l'étage, bien quatre fois mon appart', rien qu'à ce que j'en vois d'ici ! Alyx me débarrasse galamment de mon sac et mon imper, mes autres affaires étant restées à l'abri dans le coffre, et j'ôte mes chaussures par respect pour cette incroyablement douce moquette. Alyx a tombé la veste et s'est également déchaussée, et m'a rejointe, rattrapant ma taille, pour un tour du propriétaire. Le mobilier est sien, et en harmonie avec son coupé, luxueux mais pas tape-à-l'œil. De jolis tableaux, essentiellement des sujets féminins, dans le salon des canapés de cuir au moelleux débordant, dans lesquels on pourrait s'enfoncer jusqu'à disparaître, une massive table dans le coin salle à manger attenant, chaises assorties garnies de velours, j'en prends plein les mirettes. Même l'espace de travail à l'équipement "sérieux" dégage une telle sérénité, que je ferme les yeux et respire profondément.

Alyx m'abandonne quelques instants devant une porte-fenêtre ouverte sur un balcon où règne le végétal. J'avance, me retrouve sur une imitation de gazon, devant une vue imprenable sur la ville et ses environs, cette infinité de lumières artificielles comme des réponses au scintillement des étoiles. Je miaule lorsque de tendres baisers parcourent mon cou. Nous trinquons au champagne rosé, à …moi, "rien moins qu'un peu de ciel de nuit étoilé n'était écrin digne", ça fait cliché mais là j'apprécie.

"A votre rythme, Jeane", me dit Alyx, lorsque j'entreprends de défaire sa cravate, "Si telle doit être la direction de cette soirée, prenons le temps de faire d'elle le premier de nos plus beaux souvenirs communs." Je descends le reste de ma coupe, l'alcool m'aidera sans doute à avoir le courage de ne pas passer à côté de cette soirée que je redoute autant que je désire.
»

-MyLzz59-



La course est payée [Alyx 13]

« Mon taxi s'éloigne peu à peu de l'aéroport, je regarde le ballet d'avions tournant au-dessus de moi, insectes géants dans une chorégraphie orchestrée depuis le pissenlit qu'est la tour de contrôle. Alyx n'est pas encore dans l'un d'eux, il est trop tôt. Au mieux, sa valise est-elle enregistrée. Je ne sais même pas sa destination exacte, j'ignore combien de jours lui seront nécessaires pour régler cette urgence qui l'envoie à l'autre bout de la planète, je n'ai d'Alyx que le smartphone que j'allumerai dans 72 heures et grâce auquel j'aurai de ses nouvelles, en attendant son retour.

Alyx, mon 'homme' a dû partir précipitamment, est-ce là le quotidien de son travail ? Dois-je m'attendre à ce genre de vie, désormais, ne l'avoir qu'entre deux envols ? Mais entre deux envols, ça peut être magique, féérique, hors du monde et du temps, comme cette nuit. Je regarde d'un oeil distrait les gens autour de moi, dans les rues, dans les voitures. Combien d'entre eux ont-ils eu ce bonheur suprême de connaître l'extase amoureuse ? Car oui, ce matin je suis allée au bout de mon courage, après ce coup de téléphone qui lui annonçait son changement de programme, j'ai osé lui demander de me faire connaître ce qu'est l'amour à ses côtés, l'amour physique, charnel, et j'ai été aimée. Par une femme, par un homme, par Alyx, qui m'a emmenée bien plus loin, bien plus haut, que dans mes rêves les plus fous. Alyx qui en moi a 'tué' Jeannine, pour transformer Jeane chenille en un magnifique papillon sous son amour
[..] »

Fin du teaser ;)

-MyLzz59-

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