Alyx II [Pres]

La suite des aventures de Jeane (Jeannine), qui ce soir devrait retrouver son bel Alyx, de retour de déplacement. Cette nouvelle série compte elle aussi 6 Chapitres courts..

<< Sur-surlendemain, un peu avant 19 heures. Depuis cet après-midi, je suis excitée comme une puce, je ne tiens pas en place plus de quelques minutes d'affilée. C'est simple, je ne me reconnais pas. J'ai changé cinq fois de tenue, et suis toujours insatisfaite du résultat. J'ai honte, je me fais l'effet d'une gamine sur le point de partir à son premier bal, or d'abord j'ai passé l'âge, ensuite c'est juste le retour de déplacement d'Alyx, le bel Alyx, une femme. Et je ne suis toujours pas devenue… Enfin ça… >>

7) "Peut-être devrait-on.."	10) "Mon p'tit bourrelet"
8) "Une leçon de classe"	11) "Bon appétit Monsieur !"
9) "La plupart .. se portent sans"	12) "A votre rythme, Jeane"

Remarque : Cette seconde partie fait évidemment suite au Chapitre 6 de la première partie,
mais également à l'aparté 1 : "A Propos d'Alyx" qui s'intercale entre ces deux premières parties !

-MyLzz59-



Peut-être devrait-on.. [Alyx 07]

Cliquez pour écouter
ce Chapitre (00:06:39)

Remarque : A l'heure actuelle seuls les chapitres 1 à 6, l'aparté 1, et ce chapitre 7
sont disponible en écoute (mp3).

« Sur-surlendemain, un peu avant 19 heures. Depuis cet après-midi, je suis excitée comme une puce, je ne tiens pas en place plus de quelques minutes d'affilée. C'est simple, je ne me reconnais pas. J'ai changé cinq fois de tenue, et suis toujours insatisfaite du résultat. J'ai honte, je me fais l'effet d'une gamine sur le point de partir à son premier bal, or d'abord j'ai passé l'âge, ensuite c'est juste le retour de déplacement d'Alyx, le bel Alyx, une femme. Et je ne suis toujours pas devenue… Enfin ça…

Pourtant je trépigne, me suis faite belle en prenant sur moi pour ne pas exagérer, voilà je ne me reconnais plus. Il faut que je me calme, je dois en être à environ deux mille trois cents pas dans le séjour, et à mon cinquième pipi nerveux. Des envies de baffer Jeane, la Jeannine…

Car c'est ce soir qu'Alyx, ma rencontre de l'autre midi, si il, enfin elle, ne m'a pas oubliée pendant son déplacement professionnel, devrait se repointer. Alyx… Elle a bouleversé ma petite vie, qu'elle a transformée en champ de bataille avec d'un côté mes certitudes anciennes et nouvelles, et de l'autre des doutes et des interrogations pour chacune. En bazar, la Jeannine…

Viendra-t-il, elle, oh flûte, va vraiment falloir que je me décide entre les deux, entre cet homme qu'elle n'est pas mais dont je suis tombée amoureuse au point de l'avoir embrassée à plusieurs reprises à mon grand dam, et la femme au look d'homme qui est sûre, elle, d'aimer les femmes. Chuis pas tirée d'affaire…

Si on m'avait dit qu'un jour je me retrouverais ainsi dans tous mes états pour une femme, j'aurais sûrement explosé de rire, à moins que ça ne m'aurait tout bonnement vexée. Seulement voilà, Jeane est amoureuse d'Alyx, et Alyx est en réalité une femme, j'en ai eu la confirmation indéniable lorsque j'ai dansé ces slows collée tout contre sa petite mais mignonne poitrine. Jeane est amoureuse d'Alyx, et Alyx est en réalité une femme, voilà le câblage qu'il reste à faire dans ma tête depuis lors, afin d'être capable de gérer la situation…

Alyx… Quand je pense qu'au boulot j'avais tellement l'impression que c'était écrit sur mon visage, que j'ai dû avoir par moi-même une attitude louche, qui m'a trahie auprès des collègues. J'en étais à nier en bloc leurs interrogations à mon sujet, sûre que personne ne m'avait vue au restau ce midi-là !

Alyx… Je sais que je ne suis pas prête à accepter de la perdre, aussi si les choses vont plus loin, ce qui arrivera inévitablement si elle ne m'a pas oubliée, il faudra bien un jour que je l'assume, que j'assume ce qui m'échappe encore moi-même. Fait suer, Jeane…

C'est quoi ce raffut en bas, je ne m'entends même plus me prendre la tête toute seule, là ?? J'approche de la fenêtre. Ohh ! C'est le coupé d'Alyx, et il est encerclé par une bande de jeunes dont la réputation dans le quartier n'est plus à faire. Alyx est avec eux, elle semble néanmoins discuter calmement. Je vais quand même descendre voir.


J'enfile mon manteau, mets ma montre, me passe la main dans les cheveux sommairement, je ferme ma porte, et appelle l'ascenseur. Allez, dépêche…

De l'entrée, porte encore close, j'entends distinctement la conversation. En fait, ces jeunes admirent le bolide, et Alyx le leur montre, parle technique avec eux. Eux aussi la prennent pour un homme, apparemment. Rassurée, je sors et lance un bonjour. Les jeunes me saluent, remercient même Alyx, et s'éloignent tout en parlant mécanique. Un autre de mes préjugés qui tombe…

"Vous êtes somptueuse ce soir, ma chère Jeane, vous régalez mon regard !", me dit Alyx en refermant le capot, avant d'ôter ses gants pour un baisemain. J'avoue que même si j'en meurs d'envie, j'ai admiré le tact, ou la classe, avec lesquels elle ne s'est pas précipitée sur mes lèvres. Car comme ça, d'entrée, j'aurais peut-être eu un recul, que je n'aurai pas une fois cette soirée installée. Et je ne veux pas de ce recul, même malgré moi. En revanche j'accepte sa main pour le court trajet jusqu'à la place passager. J'attache ma ceinture tout en suivant des yeux mon chevalier servant qui contourne le compartiment moteur pour rejoindre la place conducteur.

"Votre seule présence à mes côtés suffit à balayer les tourments de ces derniers jours durant lesquels votre souvenir m'aura tenu lieu de phare lorsque mon humeur risquait de vaciller devant l'ingratitude de ce auquel je devais procéder…" J'apprendrai en creusant qu'elle a dû dissoudre un service, mettant de fait une vingtaine de personnes au chômage. J'apprendrai aussi qu'elle a transmis sans les en informer leurs dossiers à certaines de ses connaissances, car malgré sa condition fortement privilégiée elle ne peut rester insensible aux situations désespérées dans lesquelles elle aura dû plonger ces pauvres gens. Je serre sa main, sur l'assise de mon confortable fauteuil, je sens que ce geste lui fait du bien. Avoir pu en parler, se confier, et se savoir comprise de quelqu'un de ma condition, a fortiori moi, par ce simple geste, savoir que je sais, que j'ai compris, qu'elle ne l'a pas fait par plaisir, la soulage.

Moi aussi, ça m'a fait du bien de découvrir cette autre facette d'Alyx, même si j'ai dû insister pour franchir le rempart de sa pudeur, d'avoir une confirmation au travers de cet exemple douloureux que sa noblesse ne tient pas qu'à un titre ronflant composé de particules, et à des manières héritées d'une éducation d'un autre âge.

Je rapproche mon visage, je me sens prête pour un premier baiser. Alyx ne se fera pas prier pour répondre à mon attente. Délicatement, tendrement, nous tenant toujours par la main, à l'intérieur du cocon de nos lèvres jointes et sous des respirations lentes mais audibles surtout vu le niveau d'isolation sonore de l'habitacle, se caressent dans un ballet amoureux nos langues.

La boule qui m'étreint le ventre, la boule de passion pour cet homme de sexe féminin, chaude et froide à la fois, agréablement douloureuse au point de me picoter tout le dos, qui allume mon regard plongé dans son regard, et qui a sûrement son pendant en Alyx, m'éloigne bien malgré moi mais avec mon aval de celle que j'étais et demeure encore un peu avant ce midi où tout a basculé…

"Alyx", parviens-je à murmurer. "Ma tendre Jeane", me répond-elle de même. "Peut-être devrait-on…" "Que devrions-nous ?…" "Le moteur…" "Dîtes-moi…" "Le démarrer…" "Démarrons-le…" »

-MyLzz59-