Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Je lui parlerais martien.. [Alyx 14]

« J'ai l'impression d'être observée, scrutée même, par Joyce. Je n'ai pas la sensation d'avoir à ce point changé, excepté ma tenue.. Le contenu de mes sacs en papier, l'intrigue aussi. Une fois la porte extérieure du hall passée, j'aurai droit à un examen de l'étiquette de mon imper, au niveau de ma nuque: "Pfiou ! T'as claqué ta paye, Jeane ?"

Je pense qu'elle m'a laissée passer devant pour mieux mater mes escarpins. Intérieurement, je jubile en imaginant sa tête. J'ouvre la porte de mon appart', entre, pose mes sacs dans un coin, dépose précieusement le smartphone sur le buffet, et me jette dans mon canapé, avec mon imper. Il est évident que Joyce bouillonne d'impatience..

"Allez, raconte, m'oblige pas à te supplier !!", miaule-t-elle. C'est trop bon, mais je cède. Je lui narre le coup de l'appel visio avec l'efféminé, dans le tableau de bord, la boutique 'invisible' remplie de portants, mes essayages, et évidemment que tout ça m'est offert par mon Alyx. "Et elle a pas un frère, un cousin, un oncle, même l'arrière-grand-père je prends.." Nous partons dans un fou rire.

Je me lève, dénoue sans l'ouvrir mon imper. Joyce piaffe de découvrir les emplettes. Je me tourne, ôte l'imper que je garde devant moi comme paravent. Joyce siffle, la langue entre les dents, ce que je ne sais pas faire. Je me baisse derrière le fauteuil, abandonne l'imper dessus, et ressors. Elle m'a ouvert des yeux gros comme des phares de voiture en pleine nuit, à la vue de mon fourreau. Elle ne peut s'empêcher de venir toucher le velours noir, la coulée de brillants. "Ta nouvelle copine ne s'est pas moquée de toi, y'en a pour un paquet !" "Alyx n'est pas ma 'copine'", dis-je, "elle est l'homme que j'aime". C'est trop subtil pour Joyce.

En reculant, elle réalise qu'avec la découpe sur ma hanche.. "T'es à poil en-dessous, et t'es sortie comme ça ?", s'étonne-t-elle. J'acquiesce, sourire malicieux: "Ben oui, c'est 'normal', avec une robe comme ça.." Comme si j'avais occulté ma bataille avec l'élastique, impossible à planquer. Mais je m'amuse bien, là. "Pis une robe, c'est fait pour être porté, tu l'aurais enlevée après l'essayage, toi ?" Elle comprend que j'ai passé la soirée d'hier avec: "Mais, tu ne te sentais pas gênée ? Moi, j'sais pas si.." "Ben non, je me sentais belle dans les yeux d'Alyx, 'digne' de son monde. C'est ça que je lisais dans les regards en coin, au fast-food."

"Tu l'as emmenée au fast-food ? Et dans cette tenue ? T'as pas dû passer inaperçue, ça j'veux bien le croire.." M'en fous, j'suis heureuse. Heureuse d'être 'avec' Alyx, heureuse aussi de parler de mon Alyx ainsi avec Joyce. Je déballe les autres vêtements sans les passer, et si moi j'admire leur aspect, ce sont surtout les marques apposées qui font tourner la tête de Joyce. Je n'ose l'imaginer 'lâchée' dans la boutique de l'efféminé, elle nous ferait une syncope !

Au moins, pendant qu'elle essaie de rentrer son pied dans l'une de mes chaussures, alors qu'elle chausse plus grand que moi, elle 'oublie' un peu que mon fourreau se porte sans rien dessous. Joyce.. Elle a l'art de me changer les idées, ainsi je ne me morfonds pas de l'absence d'Alyx, dont je parle plutôt ouvertement.

"Tu prends quoi, à part les chaussures j'veux dire ?" Ma question est sans intérêt, je lui ai déjà décapsulé sa bière, ce truc infect en pack de vingt-quatre que je n'achète que pour elle, quand au lieu de refaire le monde à notre QG on se mate une niaiserie 'de filles' à la télé. Peu m'importe qu'elle me charrie, je reste à l'eau. Un sirop de menthe très clair, avec des glaçons, plus exactement. Ca me changera de la quantité de cet exquis champagne rosé, qui curieusement ne m'a pas assommée. "A ta nouvelle vie, maintenant que tu fais partie 'de la haute'.." Sirop et mauvaise bière en bouteille, elle est belle, la 'haute' ! J'ai le nez dans le verre, je retarde sa prochaine question..

"Quoi ?", fais-je, devant son regard trop insistant. Mais elle me connaît si bien, que je suis presque un livre ouvert pour elle, et elle pour moi. J'ai compris qu'elle a deviné. "Vous l'avez fait ?", demande-t-elle, histoire de le laisser sous forme de question. Tant pis, j'admets, poussant un long "Mmmmhh.. !!"


Je lui raconte sommairement, après tout c'est intime, qu'Alyx m'a aimée charnellement, à ma demande, avec sa bouche, sa langue, ses mains, ses doigts, et même 'comme un homme', à l'aise de son 'gode-zilla'. C'est à son visage qui se décompose derrière ses tentatives pour sauver la face à cause de notre belle amitié, que je mesure à quel point nous ne sommes plus en phase, Joyce et moi. Les voitures dans l'échangeur, la mienne qui a bifurqué.

Je lui ressers une bière, mais j'ai beau tenter de lui expliquer comment il me semble en être arrivée là, comment ma progression s'est 'naturellement' installée, pourquoi 'je l'ai fait' avec Alyx, alors que je ne conçois toujours pas de 'le faire' avec une femme, une autre qu'Alyx j'entends, je lui parlerais martien qu'elle ne me comprendrait pas moins. Quoique déjà je suis nulle en anglais, alors le martien..

Ses yeux ne me lâchent pas, dès que je bouge. Pas le regard amoureux d'Alyx, un regard fébrile, inquiet. Dans sa tête, elle doit m'imaginer à quatre pattes, en train de me faire transpercer sans retenue par l'engin en ceinture d'une Alyx en chaleur, alors que c'était tout le contraire, un échange purement amoureux.

Mes essais pour détourner la conversation sur autre chose de plus 'consensuel' n'auront marché qu'un temps, Joyce ne pouvant se dispenser de revenir à des questions tournant autour du fait que je l'aie 'fait avec une femme', comme si j'avais commis je-ne-sais. Ma seule certitude c'est que je suis amoureuse d'Alyx.
»

-MyLzz59-

Aucun commentaire: