Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Peut-être pourriez-vous me renseigner ? [Alyx 18]

« Tous les soirs depuis notre rendez-vous en visio, je rallume le smartphone, non pas dans l'espoir d'un nouvel appel de mon Alyx, mais d'y lire un message m'informant de la date de son retour. Je l'ai reçu hier, avec une sympathique vidéo jointe me faisant visiter le lieu, les montagnes en arrière-plan, le contraste de la ville d'apparence si moderne avec les bidonvilles à sa périphérie, pris sans doute par la vitre du taxi, des cultures à perte de vue, des champs, des arbres, par contre peu de personnes, pas d'enseignes (excepté celle d'un fast-food semblable à celui où j'avais entraîné Alyx, un clin d'œil), et strictement rien a priori en rapport avec son travail.

Mais surtout le message m'informait du retour de mon Alyx ce samedi, aujourd'hui, me fixant un lieu et une heure de rendez-vous, à décliner en cas d'empêchement. D'où mon état de pile électrique depuis ce message, je vais enfin retrouver mon Alyx !

Belle et chaude matinée mais sans exagération, j'emmène avec moi un chapeau tressé et une petite laine, une paire de lunettes de soleil, qui complètent agréablement la tenue délicieusement rétro que j'arbore. Dans mon sac, une bouteille d'eau dans une sacoche thermo, et une paire de ballerines pour la marche, que je chausserai lorsque mes escarpins ne seront plus appropriés au terrain, comme suggéré par Alyx. Allez savoir ce qu'elle a mijoté comme programme, du moment que je suis avec elle, il me conviendra.

Le bus s'immobilise, je descends. J'attends qu'il s'en aille, me débouchant la vue, et cherche 'mon homme'. Serais-je en avance ? Oui un peu, mais quand même ! Le smartphone allumé dans ma poche reste silencieux, je ne présume pas de contretemps, aussi je remonte la rue…

Le coupé d'Alyx ne peut passer inaperçu, avec son élégance à des années-lumière de ces citadines ordinaires garées ci et là le long des trottoirs, je ne m'imagine pas le louper. Bingo, je l'aperçois, un peu plus loin ! Une poignée de piétons lui tournent autour, l'admirent, ou simplement tournent la tête en passant, mais aucun d'eux n'est Alyx.

En me rapprochant, je me rends compte que la voiture est vide. Et toujours pas d'Alyx à l'horizon. Pas vraiment de boutiques autour, qui auraient pu susciter son intérêt, ça m'étonne un peu. Je vérifie à la plaque qu'il ne s'agit pas d'un autre véhicule semblable, non c'est bien le sien.

Plus en retrait sur ces larges trottoirs, à l'ombre de cette rangée de grands arbres, plusieurs bancs. Là une mère de famille avec des gosses qui lui tournent autour, là un type à lunettes, avec une poussette, là une jolie rouquine toute seule, là deux p'tits vieux en grande conversation, là des écoliers qui semblent affairés à leurs devoirs, et même un gars qui dort, et sur ses jambes un chien qui fait de même, des passants qui …passent, mais toujours pas d'Alyx en vue. Curieux…

Je décide d'aller m'appuyer sur l'aile du coupé. Ainsi, à défaut de la localiser, peut-être Alyx m'apercevra-t-elle, de là où elle est ? En quelques minutes, l'on m'a déjà demandé plus d'une fois si c'est ma voiture. Je réponds invariablement que non, c'est celle de mon 'fiancé', à l'instar de la réponse qu'Alyx avait faite au conducteur du taxi. Alyx, où êtes-vous donc ?

De mon poste d'observation, je vois les gens quitter les bancs, ou s'y installer, les écoliers ont lâché leurs sacs et jouent au ballon, le type à la poussette a été rejoint par un autre type sans lunettes et ils sont partis ensemble, le dormeur a été viré par un policier de passage, les vieux ont changé de banc, ils me tournent désormais le dos, une ado assise sur le dossier, les pieds salissant le banc, beugle dans son téléphone, d'autres enfants ont remplacé les premiers, etc., seule la rouquine n'a pas bougé, juste un type qui l'a approchée, et est reparti…

D'autres minutes s'écoulent, je commence à me poser des questions, faut pas me laisser cogiter ainsi. Et si j'allais causer à cette rouquine ? Vu qu'elle est là depuis le début, peut-être a-t-elle vu Alyx ? Plus je me dirige vers elle, plus sa tignasse me fait penser à cette chanteuse, et par association d'idées, à notre trajet durant lequel nous avions, Alyx et moi, chanté en karaoké sur ses clips, dans l'autoradio.

Malgré moi, je ne puis m'empêcher de la détailler, à mesure que j'approche. Veste en Jeans bleu à broderies discrètes, bottines recouvertes de cuir et de toile marron, pas mal. Jupette à plusieurs hauteurs superposées de Jeans bleu assorti à la veste, ceinture et petit sac en bandoulière en cuir et toile marron aussi, y'a de la recherche. Ses jambes sont nues, joliment fuselées, musclées mais pas trop. Enfin, elle porte un top assez basique, au décolleté profond, à travers lequel se devine directement sa petite poitrine.


"Bonjour, excusez-moi de vous déranger ainsi, mais peut-être pourriez-vous me renseigner, vu que…", dis-je. Elle tourne son visage vers moi. "Je me demandais quand vous alliez vous décider, Jeane chérie", me répond-elle, à ma plus grande surprise !! "Alyx ???"

Elle se lève, se fige devant moi, bras ouverts. Et moi je la dévisage. J'ai beau ne pas pouvoir nier qu'Alyx soit une femme, je m'attendais tellement à la retrouver en tenue masculine, à retrouver 'mon homme', que je peine à la reconnaître, dans cet accoutrement, et surtout …maquillée ! J'ai craint qu'elle ne s'en vexe, au contraire me voir ainsi décontenancée paraît l'amuser. Je me jette dans ses bras, me serre contre elle, l'étreins, les yeux clos, mais je me sens bien incapable de l'embrasser, malgré mon désir. Même waterproof et tout et tout, à ce que je suppose, ce rouge intense, glossy, j'peux pas.

Pourtant, c'est encore elle qui se confondra en excuses, de se présenter ainsi à moi, de surcroît sans m'avoir prévenue: "Après ces derniers jours, j'avais nécessité d'une cassure dans mon existence, et je pensais probablement fort égoïstement qu'un week-end 'entre filles' avec la femme dont je désire partager longtemps l'existence me le permettrait…" Je l'interromps, sans desserrer mon étreinte: "Taisez-vous donc, Alyx, taisez-vous, et laissez-moi profiter de vous avoir retrouvée. Je ne vous attendais sûrement pas fagotée ainsi, monsieur mon 'fiancé', mais je vais m'y faire, je vous le promets." Sa main posée dans mes cheveux me fait grand bien.

"Notre carrosse nous attend", finit par suggérer mon Alyx, "nous pourrons reprendre ces délicieux instants sur notre lieu de destination". Je la laisse me saisir par la main, et m'entraîner à son coupé, où toujours galamment, quitte à entretenir mon trouble, elle m'ouvre la portière. Elle s'installe, tandis que je m'attache, et nous démarrons. "Quelle est notre destination, monsieur mon 'fiancé' ?", fais-je, ayant adopté cette expression 'masculine' pour désigner tendrement mon Alyx. J'apprendrai l'existence d'un parc privé sur le domaine d'un hôtel-restaurant, où nous séjournerons tout ce week-end. Promenade amoureuse en barque sur le lac artificiel, découverte de tas de plantes 'oubliées' dans le jardin botanique, marche ou jogging dans les allées, carte 'à l'ancienne' au restaurant, ce soir y est organisé un spectacle en plein air, histoire contée en costumes, et pyrotechnie, avant une nuit où 'nous choisirons de dormir, ou pas'. J'en salive déjà…

"Nous ferons une halte à la ville voisine", ajoute-t-elle, "où nous pratiquerons un peu de shopping, un soutien-gorge au maintien adapté aux activités sportives vous fera grand bien, et nous aurons besoin de tenues de sport ainsi que de maillots de bain." Bon, je vais être équipée 'pour l'hiver', ou pour souffrir tout le week-end, car la dernière fois que j'ai dû courir, excepté après un bus, doit remonter à mes années de collège ! Mon regard se porte sur la jambe d'Alyx, cette jambe nue, fuselée, légèrement musclée, entretenue, terminée par une bottine qui appuie sur l'accélérateur. "La chaleur de votre regard m'est fort agréable, tendre Jeane, ne vous réfrénez nullement de remonter ma jupe si vous souhaitez la découvrir davantage, ni d'y poser vos doigts en plus de vos yeux." Je pense que j'ai rougi, je le sens à mes joues. Mon regard sur le visage de cette rouquine au volant du coupé d'Alyx, est bien ce regard amoureux que je porte à mon Alyx, mon 'homme'. La boule dans mon ventre me rappelle notre nuit précédente, celle où j'ai entrevu mon destin, et me laisse présumer de celle à venir. Ma main ose se poser sur la cuisse de mon Alyx
»

-MyLzz59-

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