Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Vous n'étiez pas joignable [Alyx 16]

« Je suis fébrile ce soir, plus rien ne compte, excepté allumer le smartphone, et attendre dans une impatience non dissimulée qu'il se décide à sonner. Dedans retrouver un peu de mon Alyx, si loin de moi. Alyx… M'habituerais-je un jour à ses 'disparitions' régulières dans le cadre de son travail ? Il le faudra bien, que je le veuille ou non !

Ce soir, j'ai quitté le boulot à la première heure autorisée, contrairement à ces derniers jours, où j'ai fait quasiment la fermeture, pour retarder le moment où tout s'apaise, et où il faut se décider à rentrer, se retrouver seule face à soi. J'ai quitté au plus tôt, car je n'allumerai le smartphone que quand je serai dans de bonnes conditions, ce serait idiot qu'il sonne durant les transports, que je loupe l'appel, ou même que je réponde sans pouvoir vraiment échanger, avec les autres voyageurs comme public involontaire.

Je verrouille ma porte, rien ne me la fera ouvrir ce soir, même pas Joyce, si elle avait l'idée regrettable de se pointer. Ce soir j'appartiens à ce smartphone, j'appartiens à mon Alyx.

Il est encore trop tôt, je dispose de suffisamment de temps pour m'offrir le plaisir de me préparer à cet appel, me faire belle pour Alyx, me sentir 'digne' d'elle. La douche est le seul endroit où, évidemment, le smartphone ne m'accompagnera pas. Je me dévêts, range certains de mes habits sur cintre, les autres dans le panier à linge à laver, serre une dernière fois l'engin contre moi, l'installe sur la tablette du miroir, et après un passage aux toilettes rentre dans la cabine.

Tandis que je me 'gèle' les pieds à faire arriver l'eau chaude, je passe en revue les flacons qui s'entassent sur une sorte de porte-savon à plusieurs étages, ventousé directement sur la vitre. Différentes couleurs, différents parfums, différentes promesses de voyages. Ouch ! Je referme le robinet d'eau chaude, et me bagarre pour effectuer un mélange à température correcte. Il faudra un jour que je me décide à investir dans le remplacement de ce facétieux robinet pour un modèle qui régule automatiquement la température, que je trouve un plombier honnête qui acceptera de s'y coller.

J'enquille le pommeau dans le support en hauteur, et me place sous le jet. Les gouttes frappent ma tête, me massent le cuir chevelu, me rincent les idées. Je reste assez longtemps, je profite de ce moment où je suis coupée de tout, où je m'abandonne à l'eau chaude.

Je dévisse la boule qui fait office de bouchon au flacon de gel douche, commence à m'enduire. Je commets l'erreur de fermer les yeux. A mes gestes hygiéniques se superposent les mains d'Alyx, dans mes pensées, caressant mon corps. Non, je ne veux pas pleurer, je ne veux pas avoir des yeux rouges façon lapin myxomatosé ! Je soupire, et reprends mon activité, yeux bien ouverts. Je me rince, et attaque le shampooing. De la mousse me coule de partout, d'agréables effluves m'encerclent. Je me rince copieusement…

J'essore consciencieusement mes cheveux, chasse le maximum d'eau avec les mains. Je prends un coup de frais en ouvrant la porte de la cabine, aussi je me précipite sur mon peignoir, avec chaussons en éponge assortis. Je frissonne. Je raccroche la serviette sur son crochet, passe un coup de torchon caoutchouté sur l'intérieur de la cabine, rince le bac.

Je branche le sèche-cheveux dans la prise sous l'éclairage du miroir, le mets en route, l'utilise pour enlever la buée sur le miroir. Mes cheveux s'envolent sous l'air chaud, à mesure qu'ils se débarrassent de leur humidité, je me passe ensuite le jet sur le visage, le creux de la poitrine, et pour finir, ma toison, sous les pans du peignoir…

De savants coups de brosse, inspirés de ce que m'a montré l'efféminé, je chausse un joli serre-tête, il me laissera un effet de vague qui donnera du volume, pour demain.

Je me regarde dans le miroir, de façon prévisible je ne me trouve pas assez bien ainsi, d'où je file à la chambre, et reviens m'installer à la table du séjour, avec mon nécessaire à maquillage, un miroir rond sur pied, avec une face grossissante, et ma boîte à bijoux. Enfin, à trucs en toc et plaqués pour les meilleurs… Je jette mon dévolu sur un zirconium véritable dans un sertissage argenté sur une fine chaîne de cou, et une paire de boucles pendantes assorties. Quelque chose de léger sur les paupières, et d'intense sur les lèvres. Intense, mais pas criard. Je me souris, pas mécontente du résultat. Je range le tout, et reviens m'asseoir dans le canapé. Façon de parler, vu que je me suis calée contre l'un des accoudoirs, avec une jambe par terre et l'autre sur le canapé.


J'allume enfin le téléphone, il émet une délicate mélodie, et sur l'écran bat de ses ailes multicolores et nacrées un papillon trop beau pour être vrai. Quelques instants plus tard, s'affiche par dessus le papillon une fenêtre: "Vous avez reçu 2 appels manqués et 1 nouveau message." Je blêmis, et si je venais de louper ma chance, si Alyx qui est sûrement à l'origine des appels n'était désormais plus disponible, ou vexée ? Non, pas Alyx, il est trop parfait, mais vu que je viens de manquer ses appels je ne me sens plus à la hauteur. Mon doigt tremble lorsque j'appuie sur 'Afficher'.

C'est bien mon Alyx qui a essayé de me joindre, une première fois il y a un peu plus d'une demi-heure, et une dizaine de minutes plus tard. J'ouvre le message écrit: "Vous n'étiez pas joignable, Jeane chérie. Ayez la bonté de pardonner mon impatience, et n'hésitez pas à me rappeler aussitôt que vous le pourrez. Vous me manquez. Votre Alyx." 'Votre' Alyx, a-t-elle écrit ! Mon cœur s'affole, je respire profondément pour me calmer, avant d'appuyer enfin sur le bouton sous le message: 'Rappeler (Visio)'.

Je rajuste les pans du col du peignoir, et tiens le téléphone devant moi. Sur l'écran, j'apparais dans un encart que je peux balader d'un coin à un autre, tandis que l'appareil tente d'établir la communication. Les secondes qui s'écoulent me semblent interminables.
»

-MyLzz59-

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