« J'ai dû m'endormir. Le soleil n'est plus tout à fait à la même place. A-t-elle fait de même ? Nos mains sont restées jointes, elle me regarde me réveiller. Je supporte plus facilement son regard, j'y plonge avec bonheur. Ma fée ne s'est pas envolée pendant mon sommeil, tout là-haut, avec les oiseaux. "Vous m'avez abandonnée…" "Je suis désolée", réponds-je. "Ce n'est rien, vous en aviez besoin. D'ailleurs vous n'avez pas ronflé, votre sommeil était beau à regarder. Vous avez juste dit…" Je me fige de nouveau. Qu'ai-je bien pu dire ? Pourvu que… Elle éclate de son rire d'enfant: "Mais non, vous n'avez rien dit. Je plaisantais." "Ouf", fais-je, avant de me ressaisir. "Qu'auriez-vous pu dire, qui vous inquiétait tant ?" Pourquoi ai-je sorti: "Des choses que vous n'auriez pas été prête à entendre, peut-être ?" Même pas peur, ma fille ! T'as qu'à tout déballer, tant que tu y es ! Et lui sauter dessus, tant qu'à faire… "Des choses que je ne suis pas capable d'entendre ? Je n'y crois pas." Elle me tire la langue. A-t-elle compris ? Sa langue est appétissante. Ma fille, calme-toi…
Elle tient toujours ma main. C'est ce contact qui m'enhardit ainsi. C'est elle qui me communique la force dont je fais preuve. Elle si fragile en apparence. Je comprends que je suis amoureuse. Je m'attends à souffrir? J'ai peur de la faire souffrir. "Vous êtes différente." Je crains qu'elle ait compris. "Les quelques fois où j'ai essayé de me lier d'amitié avec une fille, j'ai ressenti que j'inspirais de la crainte. Qu'elle se méfiait de moi. De ce que je suis, ou donne l'air d'être. Mais pas avec vous. Votre regard n'est pas celui-là." Je suis aux aguets, je m'attends à tout. Elle sourit: "Ne faîtes pas cette tête, c'est censé être un compliment…" A ma grande stupéfaction, ma main libre est allée lui caresser les cheveux. A ma grande stupéfaction aussi, elle ne m'en empêche pas. Elle me regarde, et ses yeux plantés dans les miens me troublent. J'avale ma salive. Je gère de plus en plus mal mon émoi. "Vous frissonnez ? Vous avez froid ?", me sort-elle. "Non", réponds-je, frôlant de l'extérieur de mes doigts sa joue. "Venez, bougeons. Ca vous fera du bien." Ce qui me fait du bien, c'est justement de ne plus bouger, de rester là à te caresser, ma jolie fée inconnue, pensé-je. Mais je me suis levée. Elle s'est arrêtée à quelques mètres de moi. Je m'avance vers elle, soudain elle s'éloigne un peu, et m'attend de nouveau. Tu veux donc jouer à chatte ? Je me mets à la courser sur la plage, elle m'échappe, changeant de direction, en riant. Je suis essoufflée mais je finis par la rattraper. Ou plus exactement par la plaquer au sol. Elle est allongée sur le ventre, le visage sur le côté. Je suis à cheval sur ses cuisses. Cocasse, non ?
"Hééé !!", s'écrie-t-elle. Je venais de lui dénouer son haut. Elle se tourne, j'ignore si elle m'a laissée volontairement lui enlever ce vêtement. "Trophée", dis-je, en me relevant. Elle me sourit, tandis que ses mains essuient le sable collé sur sa poitrine. Je l'aurais volontiers fait, moi… A peine est-elle debout, que je m'élance en direction de ma serviette, son haut à la main. Mais elle me rejoint sans peine. Elle court vraiment vite. Plus vite que moi, bien que je ne fume pas. Je réalise que je manque d'entraînement. Je manque de souffle. Ses mains enserrent mon ventre, ses seins sont plaqués contre mon dos. Mon rythme cardiaque s'est accéléré, cette course n'est évidemment pas la seule responsable ! Elle pose sa main sur le haut de mon sein gauche. "Vous ne devriez pas forcer ainsi, ce n'est pas raisonnable." Ce qui n'est pas raisonnable c'est de te laisser m'allumer ainsi, sans doute malgré toi. Je tourne la tête et reçois un baiser sur la joue. Sans me laisser le temps de réaliser ni réagir, elle me libère, me prend de nouveau la main, et nous marchons ainsi, lentement, vers nos serviettes. Je tiens toujours son haut, qu'elle n'a pas cherché à récupérer. Je le prends comme un cadeau. Intérieurement je suis fière mais j'essaie de ne rien laisser transparaître. Je l'expose déjà assez ainsi. Je devine les regards sur nous. Sur elle parce qu'elle est magnifique, et de plus seins nus. Sur moi car nous sommes main dans la main, et c'est moi qui tiens son haut. Largement de quoi ne pas passer inaperçues.
Elle s'est allongée sur le ventre, menton sur ses mains, face à moi. Je lui ai rendu son haut, elle l'a juste envoyé sur son sac. Cette fille me déstabilise. Je n'arrive pas à deviner ce qu'elle cherche auprès de moi, ce qui l'intéresse en moi. J'en viens à penser qu'elle ne le sait peut-être pas elle-même. C'est …spécial, me dis-je. "Vous êtes spéciale", me sort-elle au même instant. Lirait-elle dans mes pensées ? Pourvu que non, sinon je suis mal. J'espère que non, sinon elle va en être effarée. Mais si elle en est capable, alors elle sait, et elle est toujours là. Je pousse un grand soupir. Elle sourit, elle semble heureuse. "Votre amitié, bien que fort nouvelle, m'est déjà si précieuse. Je ne sais comment vous remercier d'avoir accepté ma présence…" Nombre de pensées toutes aussi inavouables traversent mon esprit décidément pervers. Mais je réponds sincèrement: "Si vous saviez à quel point la réciproque est vraie." Elle ferme les yeux et pousse un soupir de bonheur. Je me dis que si elle avait une queue comme les chiens, elle l'aurait certainement remuée en tous sens. Il n'y a rien de méchant dans cette vision, mais je m'en veux. Depuis qu'elle s'est approchée de moi, cette fille ne cesse de m'irradier de ses ondes positives, et moi j'ose l'imaginer affublée d'un tel appendice animal. Mais passons, si mon visage se referme je vais encore l'inquiéter. J'ose lui caresser la joue. Elle sourit. »
Sable [Ch.05]


Mylène (MyLzz59)
7 commentaires:
"la plaquer au sol." ...enfin du sport! :D
plus "serieusement", qu'a pu dire "je", pendant son sommeil? :p
Et une interrogation, d où vient donc cette volleyeuse,(elle s'appelle comment d'ailleurs?) ? de la lune! d'un couvent? :p
:)
:*
le lecteur :(
Rhôô, comme c'est bien vu, Taz !!
Tiens, un scoop, un court extrait d'un chapitre prochain (Ch10):
<< Et si elle était en réalité une sélénite ? Je me sens bête d'aller penser un truc pareil. Les sélénites n'existent pas. Pas plus que les fées. Et pourtant elle est là. Je suis bête mais chanceuse, car elle est là. >>
Je ne suis pas convaincue que "je" ait dit quoi que ce soit d'intelligible, durant son sommeil. Elle a sans doute marmonné quelque chose, pour que "la fée" la taquine avec ça, en toute innocence..
Ben oui, "mon lecteur". T'en as vu beaucoup d'autres, ces derniers temps ? Probablement que mes bafouillages ne doivent passionner personne..
Bisous :*
-MyLzz59-
Message personnel: elle est où Margouiiiiille???! :(
Reponse au message personnel ci-dessus: chuis là mon Tazounet ... juste des soucis familiaux qui me prennent vraiment le chou en ce moment :'(
Gros Bisous à toi et à Grande Soeur :*
-Marg'-
Heu.. j'ajoute aussi que Margouille a eu le privilège d'avoir le format papier de cette aventure à la playa :)
Et je réitère donc ce que je t'ai dit à ce moment, que c'est vraiment excellent et que tu devrais penser à faire publier tes chefs d'œuvre... et pas que sur le net ;)
Re :*
-Marg'-
Bisous Soeurette :*
Enfin de retour par Minous ?
Woaw, un "privilège" ?? :o Tu exagères..
En tout cas, je suis contente de constater que vous appréciez mes bafouillages ;)
Plein de :* encore,
-MyLzz59-
Bisous Margouille,
c est mignon de repondre au "msg perso". :)
alors...courage...
:*
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