Mylène écrit (http://mylene-ecrit.blogspot.fr)
 ( MàJ: 02/01/2014 )


Ceci est un Blog par Mylène (MyLzz59)

Enfin Dans L'Eau [Ch.01]

Premier texte non publié originellement chez MyLzz59 !!

Que dire de ce texte ? Que ce n'est toujours pas
"Mylène à la Plage", dont j'ai repris le visuel ?? :D

Ce visuel, une photo du manuscrit de "Sable", sur le ..sable
de la plage du Pyla-sur-Mer, où a également été écrite
cette histoire-ci..

« Du sable blond, fin et soyeux, à perte de vue. Une serviette posée, et moi assise dessus »
Non, je plaisante, ça c'est le départ de "Sable", justement !

Bon, vous l'aurez compris, la première histoire originale de ce nouveau blog, "Mylène écrit",
est joyeuse, insouciante, légère, comme l'été qui aura (enfin) daigné faire son apparition
en ce milieu du mois d'août.
Bonne lecture..


« Enfin dans l'eau ! Quasiment une année que, comme bon nombre de mes congénères les homo-bureau-travaillus, j'attendais ça ! Dire qu'au moment où se précise enfin l'heure de boucler les derniers dossiers pour les transmettre par une hypocrite forme de non-solidarité voire de vengeance au collègue qui s'est empressé de nous narguer avec son bronzage tout neuf, se présente une toute dernière difficulté, et non des moindres, les interminables heures de bouchons cumulés comme par hasard dans le sens de notre transhumance alors que dans les voies inverses croiser un véhicule frise le coup de bol… Bref, enfin dans l'eau ! Remisés, les vêtements obligés destinés à bien marquer nos fonctions respectives, que soit béni l'inventeur de ce duo de tissu portant le nom d'un atoll lié aux balbutiements du nucléaire. Couleur flashy pour montrer que notre nudité n'est pas complètement totale, pléonasme qui m'amuse d'autant plus que le haut dudit bikini a une claire tendance à s'éjecter pour permettre au soleil de nous brunir uniformément cette paire d'emblèmes de notre féminité que sont les seins. Bon, va falloir songer à mettre au repos cette part d'homo-cogitus-profondis et laisser enfin refroidir la comprenette, qui elle aussi a bien mérité ses vacances !

Enfin dans l'eau, armée de mon deux-pièces flashy, et d'une furieuse envie de mettre à profit le moindre instant de cette période toujours trop courte. Je ne connais personne, enfin pour le moment comme dirait l'autre œil, mais ça ne durera pas, je suis ici pour m'éclater, et ça passe par la rencontre avec des compagnons d'éclate. Pas forcément ces types déjà marron foncé qui résident à l'année dans le sable ou presque, vivant sans avoir à travailler vu qu'ici à part de la plage et de la mer il n'y a rien, entendez professionnellement parlant, et que la presque totalité des villas et résidences soit hors de prix pour un citoyen lambda. De plus, je ne suis pas venue pour servir d'amuse-gueule à quelque fortuné autochtone… Je recense donc dès mon arrivée les spécimens moins cuits, à tous les sens du terme. Je tenterai ma chance un peu plus tard, l'un d'entre eux ayant certainement des tuyaux intéressants. C'est ma première baignade de l'année, enfin la seconde de ma première journée, car après avoir investi le placard loué une fortune qui fera office de dortoir et m'être tartinée de crème anti-vacances-gâchées-par-une-cuisson-trop-violente comme tous les homo-cachetus-aspirinus fraîchement débarqués des mêmes bouchons, ben je me suis jetée à l'eau directement !

Petite séance de retournements réguliers sur ma paillasse, les tétons à l'air, histoire de rosir quelque peu ce corps livide afin de lui redonner l'aspect d'un semblant de vie, avant de retourner éteindre le début d'incendie dans l'eau salée… J'ai d'ailleurs commencé à sympathiser avec deux-trois nouvelles arrivées auprès desquelles ma blancheur qui vit ses derniers jours ne m'engendre pas de honte particulière. Sans présumer, je suppose qu'elles seront vu nos aspirations voisines le noyau de mon cercle de compagnes de soirées endiablées dans les bonnes adresses du coin. Tant qu'on ne se chamaille pas pour le même représentant de la gent masculine auquel on aurait décidé de céder afin de se rappeler que sous les yeux d'enfants regardant la mer qui scintille comme le ruban métallisé d'un cadeau de Noël subsiste bien des adultes… Bon, côté comprenette en vacances, c'est pas encore ça, sans doute un palier de décompression.

On a nagé assez loin, une sorte de course entre nous, et c'est moi qui ai atteint le corps mort en premier, j'ai encore de beaux restes de mes jeunes années pas si lointaines à arpenter les piscines tous les dimanches ! Tiens, pourquoi me font-elles de grands signes avec des regards de biches apeurées ? Il y a pourtant plus de chances de croiser un martien nageant dans ces eaux qu'un requin… POCCC !!!!




Je ne parviens pas à distinguer son visage, suis-je éblouie ? Il ne me semble pas. Alors pourquoi mes yeux ne s'ouvrent-ils pas ? Est-ce pour profiter le plus intensément possible de ces lèvres qui butinent si assidûment les miennes ? Où suis-je ? J'ai la curieuse sensation qu'il me manque un épisode, de plus utile à la compréhension de cet instant fort agréable de mon histoire… Quel acharnement, presque mécanique, le gars qui me démonte la mâchoire de ses baisers ne semble pas se lasser, remarquez moi non plus. J'en suis presque à renoncer à tenter d'ouvrir les yeux, pour ne pas briser la magie mécanique de ce moment. Où suis-je ? Pourquoi ai-je l'impression de m'être déjà posé cette question il y a très peu de temps ? Je tousse. Enfin, quelque chose m'a grattouillée, entraînant une réaction proche, mais qui ne s'est soldée par rien de précis. …Il ??? Il ne m'embrasse plus ? Ah mais non, j'en veux encore ! Je cherche à l'attraper, à le retenir, de mon bras qui me paraît évoluer de son mieux dans une sorte de guimauve liquide. Qu'est-ce que ça fiche là, de la guimauve liquide ? Il me manque franchement cet épisode, mais pour l'instant j'oscille entre l'envie de raccrocher les wagons et l'absence de besoin de savoir, vu que j'ai la sensation d'avoir réussi à attraper le cou de mon partenaire, et à défaut de m'y être agrippée avoir recollé ses lèvres aux miennes. J'aimerais tenter l'ouverture d'un œil, peut-être son visage m'aidera-t-il à remettre de l'ordre dans le fatras de mes souvenirs récents ? Je n'y parviens pas, mes yeux refusent de m'obéir, pourtant je ne perçois pas de réverbération particulière qui les pousserait à me protéger malgré moi… Seraient-ils collés par la guimauve liquide ? Hein ?? Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Une odeur agréable de vanille me chatouille les narines, curieux parfum sur les lèvres de celui qui a repris son mouvement mécanique contre les miennes. Vient-on de dîner et plus si affinité ? Ca expliquerait la guimauve liquide, pas vraiment pourquoi j'en aurais sur les paupières…

Heu… Il n'a pas de langue, le garçon ? Il se la garde, ou quoi ? Si la mienne n'est pas collée, je vais l'envoyer la chercher, la sienne ! C'est pas que je m'ennuie, mais j'aimerais que, depuis qu'il y est, il passe la seconde ! Je vais te lui décoincer la boîte de vitesses, le gars qui me machine le dentier avec la régularité d'une horloge… Elle ne colle pas aux doigts, la guimauve, elle coule comme du sable… Du sable ? Ouiii !!! Plage, vacances, ça y est, quelques trucs remontent à la surface ! A propos, mon bras, il était dans le cou de mon partenaire, pas dans le sable… Je réessaie de l'agripper, d'autant que ma langue s'impatiente. J'y étais presque, quand mon bras se retrouve plaqué au sol, délicatement certes, mais frustré sur le sable. "Ho doucement, gourmande ! Ce n'est ni le lieu ni le moment, pas d'empressement ! Prends le temps de revenir parmi les vivants…" Malgré une brume qui a étouffé sa voix, probablement encore cette guimauve parfumée à la vanille, j'ai capté la teneur de ses propos, et même perçu quelque chose d'étrange, enfin peut-on classer le niveau d'étrangeté des choses dans la situation actuelle, il a une voix plutôt aiguë, mon partenaire. Aurais-je déniché un gamin ? Enfin, un tout jeune adulte, je ne touche pas à ça, moi…

Des doigts dans mon œil décollent mes paupières, une tache rose pâle et une tache jaune foncé bougent sur fond bleuté. Je ne parviens pas à faire le point, ai-je trop bu pour cela ? Non, ça sent toujours la vanille, pas l'alcool. La tache rose pâle s'approche, me sourit, souffle dans mon œil, je réagis, mon œil ne se ferme pas, des doigts m'en empêchent, mais ce réflexe plaît à la tache rose pâle. Les doigts lâchent mon œil, il reste ouvert, et peu après s'ouvre l'autre œil. Je vois, mais double. Et flou. Gros effort, ça papillonne tout autour de l'image. Des parasites, la réception est mauvaise, ou l'antenne mal orientée. Si je cesse de bouger les papillons finiront par s'envoler ailleurs, me dis-je, vers une autre antenne… De quoi je me cause intérieurement, moi ? Ce sont mes yeux ouverts qui me renvoient ces images dédoublées et floues. Je referme d'ailleurs violemment quand une lumière forte agresse l'un de mes yeux, que bricolent les deux taches roses qui nagent de façon synchronisée ? Je fronce les sourcils, et y renonce brusquement à la suite d'une douleur aiguë comme un coup d'aiguille dans la tempe. Aïeuh !!!

Je me détends et respire profondément, régulièrement. La douleur s'en va, me lâche. Je ne repose plus à même le sol, je me fais l'impression de flotter. C'est agréable. Moelleuse, la guimauve qui a dû commencer à se solidifier… Où en étais-je ? Ah oui, à où suis-je, justement. J'en étais à me faire rouler une pelle mécanique, qui m'a aveuglée de son phare. Une envie de rire me prend, qui cesse aussi brutalement qu'elle a commencé, sur un nouveau coup d'aiguille. Que m'est-il arrivé ? Ah oui, l'épisode manquant. Où sont les lèvres de mon gars ? Je commence à agiter les bras afin de le rattraper, vu que je préfère largement qu'il me roule ses pelles, plutôt que m'éclairer le fond des yeux. Mais à peine le contact buccal récupéré que je me retrouve de nouveau plaquée au sol par les deux taches synchronisées… Commence à me saouler, à moins que ce ne soit déjà le cas depuis un petit moment, bien que l'odeur ne se compose que de vanille. Ses lèvres fleurent bon la vanille, curieux pour un gars, même jeune…

Sa main caresse ma joue, ou me la tapote, oui c'est plutôt quelque chose comme ça. Et à chaque contact, c'est comme si elle replaçait mes yeux dans le même axe. Les deux taches rose pâle commencent à se rapprocher, se confondre. Ma bouche s'ouvre à nouveau, je tente d'émettre des sons, voire des mots. Oh, pas de la haute philosophie, à peine des monosyllabes genre "bon", "oui", "viens", et au mieux des "encore", auxquels le gars réplique de ne pas m'affoler, que ça attendra un peu. Bourreau, tu me fais souffrir ! Non, c'est ma tête qui me fait souffrir. En récupérant l'alignement des images de mes yeux, j'ai réactivé une douleur de fond derrière ma tête. Bobo… Bah, au point où j'en suis, autant essayer de distinguer les contours du visage de mon agréable partenaire conducteur de pelles mécaniques. Un doux visage peine à se former derrière la brume collée au pare-brise de la pelle mécanique. Un visage délicat, sans aspérité, un visage à peine sorti de l'enfance, tant il n'est pas marqué. Plus le visage me sourit, moins j'ai la sensation qu'il est enfantin. Une poussée d'adrénaline me réveille brusquement: mon gars n'est pas un gars ! Mais qu'est-ce que j'ai pu picoler pour aboutir à ça ? Y'avait quoi dans la guimauve vanillée ??? J'essaie de prendre appui sur les bras pour me dégager en reculant, mais comme si je manquais d'air le nuage sur lequel je flotte se met à tourbillonner rapidement, et je crois perdre connaissance. Je rouvre un œil, je suis dans ses bras, et sa voix est douce mais autoritaire, elle m'ordonne de remonter à la surface. Je fronce à nouveau les sourcils, tant pis pour le coup d'aiguille. Qui est-elle, où est-elle, où sommes-nous, et pourquoi nous sommes-nous embrassées, quel pari ai-je pu perdre pour me retrouver à rouler une pelle à une fille, fût-elle mécanique. Je ris bêtement, nerveusement, tandis que devant mes yeux se reforment les nuées de papillons, blancs cette fois. Une tape sur ma joue me ramène à moi, j'ai failli glisser et elle m'a rattrapée. Elle est mon sauveteur, c'est ça, pas mon sauveur mais mon sauveteur. Hééé !! Plus je me concentre, plus je réalise qu'elle est réellement sauveteur. Les grands signes de mes nouvelles compagnes de plage me reviennent, j'étais dans l'eau… Aurais-je croisé la route de quelque martien ? Aïeuh… Ma tête… La femme que j'ai embrassée, ou que j'ai laissée m'embrasser en la prenant pour un gars, me sourit tendrement, elle semble heureuse de me voir émerger de ma guimauve. Ses lèvres parfumées à la vanille sont ce que je fixe dès qu'il m'est possible de me concentrer à nouveau. J'ai l'impression de l'amuser. Ou plutôt qu'elle affiche un soulagement notable devant mon attitude.

Des sirènes au loin. Pas les poissons, non, celles qui résonnent contre les parois intérieures de ma boîte crânienne. Des hommes qui courent. De vrais hommes cette fois, qui accourent dans ma direction. Du mouvement, de la précipitation, ça va trop vite pour mon état actuel, je décroche. Je reviens sur les lèvres de la femme à la vanille, qui me tient toujours dans ses bras. Plus pour longtemps, car sans comprendre je me retrouve allongée sur un truc remuant, qui se déplace vite. Une pause, les lèvres de la femme contre les miennes, cette odeur persistante de vanille qui me susurre qu'elle passera me voir ce soir, à la fin de son service. Moi qui lui murmure je-ne-sais-plus quels mots doux, mais je me revois l'avoir embrassée volontairement, et avoir rencontré sa langue cette fois, avant que deux portes ne claquent, et que les sirènes ne reprennent leur martèlement dans ma tête. Je me rendors, si toutefois j'ai dormi juste avant.

J'émerge, je suis dans un lit. Le lieu est austère. Je ne sens plus de douleur, je ne sens plus ma tête, je flotte de nouveau, mais plus sur de la guimauve vanillée. Ca sent l'hôpital, bizarrement ça me rassure. Ca me rassure, car ça concorde avec l'impression que j'ai gardée, qu'il m'est arrivé quelque chose. Mais j'aurais préféré l'odeur de vanille…

Devant moi, un type barbu me fait penser à mon responsable d'étage. Que fait-il ici, ce con, et pourquoi tient-il une sorte de négatif géant à la main ? Je me concentre, ce n'est pas un négatif, mais une radio. Je recolle quelques morceaux, j'ai dû prendre un violent coup sur la tête. La femme à la vanille m'a sans aucun doute sauvée, mais de quoi ? Et que s'est-il passé entre elle et moi, pour que… Houlà, que suis-je allée m'imaginer avec cette femme, que me suis-je laissée aller à lui dire ? Le plus dingue, c'est que plus j'y songe, moins j'en ai honte. Et puis, je ne me sens pas la seule responsable, elle n'avait qu'à me repousser, ou au moins me recadrer, la femme aux lèvres vanille ! Au contraire je suis sûre que ça lui plaisait, sinon elle aurait réagi autrement, ne m'aurait pas laissée faire, ne m'y aurait pas encouragée… Je dois m'agiter, car mon responsable barbu s'approche de moi, et rapidement je replonge dans un sommeil artificiel…

L'effet du bidule s'est dissipé, j'ai les idées bien plus claires, encore un peu mal derrière la caboche, enturbannée comme chez ces croyants dont le nom m'échappe, et j'ai bien compris qu'il m'est arrivé un truc grave, mais j'ai la tête dure, quoi que ce fut qu'il se le tienne pour dit ! D'ailleurs, mon responsable barbu m'a confirmé que je pourrai sortir ce soir, pas en boîte a-t-il plaisanté, mais retourner chez moi, dans mon placard, à condition d'être accompagné, et de me tenir raisonnable. Raisonnable, lui, j'écouterai évidemment les percussions dans ma tête, mais j'ai des vacances à vivre, ça ça m'est revenu…

Je lui ai parlé aussi de la femme aux lèvres vanille, apparemment elle est aussi connue que le loup blanc, et manifestement respectée aussi. Il l'a appelée, elle viendra me chercher ce soir. Je n'ai pas tout compris, par exemple son petit sourire au coin du bec, cependant je m'en fiche. J'ai attendu tranquillement l'arrivée de celle qui m'a sauvée.

"Comment va la convalescente ?" Je me redresse et tourne la tête en direction de la porte. Elle est là, avec sa tenue de sauveteur. Elle tient un peignoir à la main. Je lui envoie mon plus beau sourire, je suis heureuse de sa venue. Je la regarde s'approcher, je me sens bizarre, et ce n'est pas vraiment lié à ce qui m'est arrivé. "C'est solide, une coque de bateau", me dit-elle. Je la fixe, alors elle m'explique que le pilote du monomoteur à l'approche du corps mort ne m'a vue que trop tard, il n'a pas eu le temps de m'éviter. C'est lui qui a donné l'alerte, quand il a entendu le bruit de ma tête qui a cogné. L'épisode manquant, qui aurait pu être le dernier, sans le talent de cette femme au goût vanille devant moi… Je veux la remercier, je la sens gênée de cela. Elle s'en tire avec une pirouette: "C'aurait été dommage, un joli lot comme toi, et puis tu embrasses si bien !" J'ignore si j'ai rougi, mais j'ai ressenti un coup dans ma poitrine, et une forte envie de vanille. Dès qu'elle est arrivée à portée de mes bras, je l'ai attrapée, et le moins que je puisse dire c'est qu'elle n'a pas tenté de se débattre ! C'est sciemment que je lui ai planté ma langue, au grand plaisir de la sienne.

"Je confirme, tu embrasses vraiment bien", m'envoie-t-elle, et nous rions. Elle m'aide à me lever, me tient comme si elle ressentait que ce changement de position allait m'être compliqué. Je respire lentement, profondément, solidement tenue dans ses bras. Mes esprits retrouvés je me pends à son cou, et retourne goûter la vanille. Un raclement de gorge nous interrompt, mon responsable barbu, enfin le médecin qui lui ressemble, nous invite à poursuivre ailleurs que dans la chambre. Mon enivrante vanille me tend le peignoir, m'aide à l'enfiler, me le noue. Nous prenons congé sur cette recommandation à son attention, je dois surtout me reposer. Sur le moment je n'ai pas saisi pourquoi à son attention et non la mienne… Nous avançons lentement vers la sortie, bras dessus bras dessous, au cas où elle aurait à me retenir. Elle m'installe sur le siège passager de sa voiture. Elle grimpe au volant, ne démarre pas de suite. Je la fixe. Elle me fixe. Je souris. Elle sourit. Moi qui n'étais pas venue pour servir d'amuse-gueule à quelque fortuné autochtone cuit, le destin a dû m'exaucer, avec une certaine facétie à laquelle je me plie de plein gré, finalement, adviendra ce qu'il adviendra, pour la nuit, pour la durée de ces vacances, peut-être bien au-delà…

Je vais passer la nuit chez elle, elle m'apprendra les rudiments d'une différence vanillée et je serai une élève plus qu'appliquée, surprise d'apprécier à ce point une matière qui m'était jusqu'ici totalement étrangère. J'ai compris pourquoi le médecin lui a adressé la recommandation qui me semblait destinée. Demain elle retournera travailler, m'emmènera chez moi afin que je me change, et le soir, comme tous les soirs, je remonterai dans sa voiture, direction chez elle.

J'ai récupéré les quelques affaires laissées à la plage, et gardées par les compagnes que je m'étais faites, mais dont je me suis logiquement éloignée, nos centres d'intérêt n'étant plus les mêmes. Enfin, le mien n'est plus le même. Je n'ai pas trouvé ce que j'étais venue chercher, j'ai trouvé bien mieux. Bien différent aussi, car je n'aurais pas parié le moindre kopeck ou rouble là-dessus, ni même envisagé tel pari, mais mon addiction toute nouvelle à la vanille de celle qui m'a secourue n'est pas près de s'arrêter. Me serais-je découverte, finalement, ou est-ce uniquement cette femme qui constitue une particularité dans mon existence ? J'appréhende déjà la séparation de la fin de ces vacances pourtant à peine commencées…
»

-MyLzz59-

2 commentaires:

Stéphane a dit…

"Enfin Dans L'Eau " ou, quel retournement (de situation!) ;-)
Bon, c est pas tout, mais, elle est où la suite? :D

Mylène (MyLzz59) a dit…

Ben j'ai bien une suggestion à te faire, mon cher Taz,
mais je suppose que tu t'y attendais,
vu que je t'ai déjà fait le coup.. ;)
(le stylo, toujours à la même adresse ? :P )

Bisous Taz :*,
-MyLzz59-